La Parole Errante & la Cie Théâtre en Question

présentent

Chant Public

devant deux chaises électriques

D’Armand Gatti

Mise en scène

Stéphane Arnoux

 

La Parole Errante

9, rue François Debergue, 93100 Montreuil

Tél : 01 48 70 00 76

Infos et documents : http://www.cietheq.com/


Sommaire

Un projet de théâtre politique

Sacco & Vanzetti

Mumia Abu Jamal

L’Amérique …

Equipe artistique

Budget prévisionnel d’exploitation

Fiche technique

Le metteur en scène



Chant Public devant deux chaises électriques

d’Armand Gatti

 

Ce projet, issu d’une discussion avec Armand Gatti commencée en décembre et poursuivie avec l’ensemble de la troupe qui a monté cette année la Passion du général Franco à la Parole Errante, intervient aujourd’hui au moment où la pièce est montée à Los Angeles. Il s’agit ici principalement d’orienter la lecture de la pièce en Europe dans une perspective militante qui interroge la situation actuelle aux Etats-Unis après l’élection d’un nouveau Président conservateur connu pour sa pratique assidue des exécutions politiques et raciales.

Depuis son « élection » plébiscitée par la justice américaine, les exécutions fédérales ont repris en grande pompe et il y a encore des centaines de personnes qui attendent leur sort dans les couloirs de la mort. Pendant ce temps, le ballet publicitaire continue de couvrir la réalité de ce pays prétendument démocratique qui aspire à servir de modèle aux démocraties occidentales : une bien triste réalité qui plonge cette nation dans l’illusion et le crime au bénéfice d’un capitalisme particulièrement outrancier. Ce même pays, à l’époque de l’affaire « Sacco et Vanzetti » avait éliminé toute possibilité de lutte à l’intérieur de ses propres terres, provoquant du même coup une vive réaction des progressistes européens. Aujourd’hui, dans l’allégresse de l’ordre mondialiste, la pièce d’Armand Gatti n’a rien perdu de son propos. Bien au contraire, elle interpelle près d’un siècle de domination américaine entreprise sous un étrange modèle avec d’étranges méthodes.

 

Un projet de théâtre politique

Loin de prétendre offrir à la consommation du plus grand nombre cette pièce de Gatti, ce projet préfigure l’ambition de permettre la diffusion de son œuvre dans un cadre adapté aux nécessités d’une lutte. C’est ainsi dans la perspective de permettre le débat public autour d’une question majeure de la société moderne, trop vite éliminée de la conscience collective par l’abolition de la peine de mort dans notre pays, que ce projet de spectacle envisage les moyens de sa production. Nous voulons (cette volonté est bien collective puisqu’elle embrasse les impulsions de tous les membres de la troupe) par ce projet renouer avec les espérances d’un théâtre politique dans lequel l’œuvre ou le spectacle ne perd pas son essence dans les contradictions entre sa forme et le sens véhiculé d’une part et ses modes de production d’autre part. Ainsi, nous cherchons des moyens de faire entendre la parole d’Armand Gatti au delà de ses propres murs dans un rapport réinventé avec le public qu’il s’agit de convoquer au spectacle.

Envisageant pour ce projet une large diffusion dans une réelle perspective d’échange dans l’engagement avec les spectateurs, nous proposons de rendre ceux-ci artisans du sens et non simples consommateurs d’une œuvre militante qui ne peut que perdre son essence dans le jeu de l’ambition commerciale. C’est dans cette recherche, héritière d’un long siècle de tentatives citoyennes et d’avant-gardes théâtrales dans lesquelles nous ne reconnaissons pas le théâtre d’aujourd’hui, que nous voulons inscrire la production de ce spectacle, réinventant sa forme et adaptant une partie de son contenu à chaque nouvelle circonstance de représentation. C’est de la sorte que nous pouvons prétendre renouer avec une véritable attitude de service public. Il s’agit de s’investir réellement d’une mission de connaissance et d’échange avec des moyens humains.


Une volonté de service public

Le spectacle est amené à rencontrer différents publics plus ou moins impliqués par le contenu du spectacle, en divers lieux adaptés ou non à la représentation théâtrale. La forme même du spectacle doit permettre d’investir toutes sortes d’endroits, des théâtres aux usines, salles des fêtes, chapiteaux ou simples hangars désaffectés. De la sorte, il est possible d’envisager une large diffusion de ville en ville dans la mesure où celles-ci entendent collaborer avec nous et permettre de faire entendre le propos que nous voulons diffuser, indépendamment de leurs contraintes spatiales.

Par ailleurs, plutôt que de proposer un spectacle livré « clés en main » avec un prix de vente fixé par les nécessités d’un spectacle fini, nous proposons ici la possibilité d’investir un lieu dans la ville pendant plusieurs jours précédent la représentation afin de permettre à un petit groupe de personnes présentées par les associations locales de participer activement à l’élaboration du spectacle tel qu’il aura lieu en ce lieu donné. Ces personnes pourront ainsi participer à des débats et des ateliers de lecture et d’écriture organisés avec les milieux associatifs partenaires du projet. Elles pourront également s’emparer d’un rôle de spectateur intervenant dans le déroulement même du spectacle. En effet, la forme de la pièce permet le dialogue dans la salle, celle-ci étant dès l’écriture incluse sur le plateau de la représentation. Les répétitions du spectacle laisseront donc des moments dédiés à ces expression individuelles qui viendront nourrir le propos collectif, faisant de la sorte de chaque représentation un moment unique de la tournée.

Pour permettre au projet de s’investir en ce sens d’une mission de service public, c’est à dire de s’inclure effectivement au tissu social qui l’accueille et l’accompagne, nous envisageons de faire participer à la production de ce spectacle des associations, syndicats et groupes de réflexion qui ont à cœur de produire un discours militant en faveur des thèmes développés dans la pièce. Avec ces associations, nous voulons entreprendre un débat fondateur qui nourrira l’adaptation dramatique, inscrivant le spectacle dans son actualité.

Monter aujourd’hui une pièce traitant de Sacco et Vanzetti, du crime politique et de la justice partiale, c’est aussi parler de la situation de prisonniers d’aujourd’hui, tel Mumia Abu Jamal, condamné à son tour par la justice américaine à la peine capitale pour ses activités politiques. C’est montrer qu’aujourd’hui encore la justice d’un Etat peut s’abuser non par erreur mais par la désignation d’une cible publique soumise à la vindicte populaire. La pièce appelle en effet une large réflexion sur tous les cas où un homme se fait exécuter, avec ou sans l’intervention de la justice, par la volonté d’un Etat, pour ses activités politiques ou la couleur de sa peau.

 

La troupe

Issue du spectacle que nous avons présenté en juin à la Parole errante, la troupe est formée par l’histoire d’une rencontre collective, d’une véritable diversité de parcours à une évidente convergence d’opinions et de motivations. Avec la Passion du général Franco, nous voulions faire du spectacle un combat pour ces hommes du passé qui avaient emmené dans leur exil toutes leurs guerres d’Espagne, devenant véhicules d’utopie. Après ce spectacle, présenté dans le cercle fermé par les murs où il avait été répété, nous avons collectivement réfléchi aux moyens dont nous pouvions nous emparer pour conduire ensemble d’autres combats, cette fois emportés hors du contexte de la production. C’est pour accomplir cette vocation de transmission d’une œuvre et d’un combat à d’autres personnes dans une perspective citoyenne et culturelle que cette troupe a fait le choix de ne pas se séparer et de conduire d’autre projets avec cette énergie caractéristique qui avait transcendé nos premières répétitions. La chose est suffisamment rare pour motiver le cadre de ce nouveau projet qui entend accorder sa production à ses motivations.

 

Moyens de production

Pour mener à bien ce projet, nous nécessitons le soutien d’une subvention de l’Etat et des collectivités territoriales, ainsi que le partenariat d’associations oeuvrant pour la lutte contre la peine de mort dans le monde et en particulier aux Etats-Unis. La production du spectacle est soumise à la mise à disposition d’un lieu de répétition et de représentation permettant également la rencontre de nouveau partenaires.

Afin d’inscrire effectivement le spectacle dans sa mission de service public auprès des publics concernés, dans le souci d’accompagner sa production d’une réflexion commune avec le tissu social qui le reçoit, nous sollicitons également une participation à la production des lieux désirant accueillir le spectacle à quelque moment de sa diffusion.

Un dialogue constant sera maintenu entre la troupe montant le spectacle en Europe et le groupe ayant entrepris un travail identique aux Etats-Unis, par un système de messages vidéo échangés à chaque nouvelle étape du travail ou de la diffusion. Par ce biais, nous espérons réunir ici et là-bas un lien qui permettra de donner un caractère international au projet depuis sa production elle-même et jusque dans sa diffusion par les médias.

 

Projet de diffusion

Manifestant le désir de proposer ce spectacle au plus grand nombre afin d’offrir une plus large diffusion de sa parole, nous souhaitons pouvoir entretenir un réel dialogue avec les villes susceptibles de le recevoir, si possible dès les premiers temps de sa production. Par ailleurs, et afin de réunir après la production d’autre possibilités de transmission, nous souhaitons être en mesure de diffuser l’information par les relais de la presse, des associations concernées, ce qui nécessite une relative collaboration « médiatique ».

Le projet de diffusion n’est pas dissociable des moyens de la production puisque le spectacle reste en quelque sorte toujours en travail et renouvelle sa forme à chaque étape de son parcours. Désirant mettre en place de nombreux échanges en France et en Europe avec les milieux associatifs ou institutionnels intéressés, nous formulons ici le vœu de voir fleurir une réelle collaboration de tous les secteurs intervenant dans la mise en place du projet, oeuvrant pour une action commune des partenaires sociaux, culturels et médiatiques.

 

Prévisions budgétaires

Afin de permettre l’engagement des comédiens durant une période de deux mois nécessaire à la création du spectacle, le budget nécessite au démarrage du projet une subvention suffisante pour subvenir aux besoins des participants. De même, lors de sa diffusion, le temps utilisé par les comédiens nécessite une rémunération permettant leur disponibilité et leurs déplacements ainsi que le transport des décors et accessoires nécessaires au spectacle. Par ailleurs, le budget comprend dans une moindre part les frais nécessaires à la construction des décors, à la fabrication des costumes et accessoires, à la mise en place du système de diffusion de l’information. Vu le coût élevé de la production entreprise avec près d’une trentaine de participants, le spectacle peut envisager recevoir une partie non négligeable de recettes propres permettant par la suite de développer sa diffusion. Enfin, les lieux désireux de participer à ce projet sont sollicités dans la mise à disposition d’espaces et dans une contribution financière permettant le déplacement de la troupe et la mise en place d’un réseau d’information et de diffusion auprès des publics.



L’Affaire Sacco & Vanzetti

 

Bartolomeo Vanzetti lors de son procès :

            (…) J’ai déjà dit que non seulement je ne suis pas coupable de ces deux crimes, mais que je n’ai jamais commis de crime de ma vie : je n’ai jamais volé, je n’ai jamais tué, je n’ai jamais versé une goutte de sang, et j’ai lutté contre le crime, j’ai lutté en me sacrifiant aussi moi-même pour éliminer les crimes que la loi et l’Eglise admettent et sanctifient. Voilà ce que je voulais dire. Je ne souhaiterais pas à un chien ou à un serpent, à la plus misérable et infortunée créature de la terre, ce que j’ai eu à souffrir pour des faute que je n’ai pas commises. Mais ma conviction est autre : que j’ai souffert pour des fautes que j’ai effectivement commises. Je suis en train de souffrir parce que je suis un radical, et en effet, je suis un radical, j’ai souffert parce que je suis un italien, et en effet, je suis un italien. J’ai plus souffert pour ma famille et pour ceux qui me sont chers que pour moi-même, mais je suis tellement convaincu d’être dans le juste que si vous aviez le pouvoir de me tuer deux fois et si par deux fois je pouvais renaître, je vivrais de nouveau pour faire exactement ce que j’ai fait jusqu’à présent. J’ai fini. Merci.

Accusés du meurtre d’un caissier de banque, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti ont été condamnés à la peine de mort par électrocution. Le 23 août 1927, lorsqu’il sont exécutés après des années de recours systématiquement refusés par la justice et le gouverneur de l’Etat du Massachusetts, un homme, Madeiros a avoué le crime. Il sera exécuté le même jour que les deux autres italiens. Partout dans le monde occidental, la nouvelle de leur exécution suscite de nombreuses manifestations et tient en haleine un combat qui persiste encore aujourd’hui.


            Mumia Abu Jamal

Il fallait partager la Révolution avec tous ceux qui étaient autour de nous, il fallait rendre nos enfants témoins de notre Révolution et la leur expliquer, leur transmettre le flambeau, il faut faire la révolution comme on respire, à toutes les heures de la journée. Il faut considérer en fait que notre religion, c'est la Révolution. Le choix, comme tout choix, vous appartient : lutter pour la liberté, ou resté enchaîné, combattre pour la liberté, ou vous satisfaire de l'esclavage, être du côté de la vie, ou être du côté de la mort. Répandez, tout autour de vous, le mot vie. Parlez à vos amis, lisez et ouvrez les yeux - Regardez aujourd'hui ce que, hier, vous aviez peur de voir.

Gardez votre cœur ouvert à la vérité.

Mumia Abu-Jamal

Il faut leur montrer que nous ne laisserons pas passer la mort de Mumia. Nous avons trop laissé passer dans ce siècle. Nous avons laissé passer la mort de SACCO et VANZETTI, nous avons laissé passer la mort des ROSENBERG. Sais-tu que lors de la mort des ROSENBERG on a exécuté d'abord la femme ?…dans l'espoir que l'homme parlerait pour sauver sa femme. Nous avons laissé passer l'assassinat de MALCOM X, nous avons laissé passer l'assassinat de MARTIN LUTHER KING, nous avons laissé passer la décimation des Panthers. Je me souviens de jeunes des droits civiques qui venaient me rendre visite à Paris alors que j'avais un groupe dans les années 60 pour les représenter. Un jeune de 23 ans est venu me voir. Il y avait tellement de gens chez nous que j'ai dù le faire dormir sur un matelas par terre. Quand il est reparti à New York, il est mort assassiné. On a trop, trop de morts, on a trop laissé passer la mort. On ne laissera pas passer la mort de Mumia. Parce que c'est le début d'un nouveau millénaire, parce que nos enfants nous regardent, parce que c'est pour nos enfants que nous faisons la révolution, parce que c'est pour son fils perché sur ses épaules que Mumia se bat. Ce fils qui a 25 ans aujourd'hui et qui est derrière les barreaux, condamné à 25 ans de prison. 25 ans de prison pourquoi ? parce qu'il a défendu son père .

Julia Wright , ex-membre du Black Panther Party

 

Journaliste radio baptisé par ses auditeurs "la voix des sans-voix", Mumia Abu-Jamal a été accusé du meurtre d'un policier en décembre 1981 et condamné à mort en 1982 à l'issue d'un procès truqué. Incarcéré dans les "couloirs de la mort" de Pennsylvanie, Mumia clame depuis toujours son innocence et les preuves d'une machination politico-judiciaire montée de toute pièce par les autorités américaines se sont accumulées.

Le 13 octobre dernier, M. Thomas Ridge, gouverneur (républicain) de l'Etat de Pennsylvanie a signé son 171e ordre d'exécution capitale. Il porte le nom de Mumia Abu-Jamal, ancien militant des Panthères noires, condamné à mort le 3 juillet 1982 pour le meurtre d'un policier blanc. L'exécution, fixée au 2 décembre 1999, a été reportée à une date ultérieure non précisée sur décision d'un juge fédéral, le 27 octobre. Le 1er juin 1995, le gouverneur Ridge avait déjà paraphé un ordre semblable, fixant l'exécution du condamné au 17 août de la même année. Six jours avant la date prévue, M. Mumia Abu-Jamal obtenait un premier sursis dû, entre autres, à une campagne internationale de soutien en sa faveur.

Les quatre années écoulées ont permis à son équipe d'avocats de disséquer une enquête judiciaire bâclée, menée à coups d'irrégularités juridiques, de mensonges et de camouflages de preuves par le procureur Ed Rendell, devenu maire de Philadelphie en 1992, et soutenu par le juge Albert Sabo qui fut, seize années durant, shérif adjoint de la ville.


Robert Badinter : " L'Amérique est le contre-exemple "  Propos recueillis par Michel Muller

L'ancien garde des Sceaux, qui fut un des pionniers du combat contre la peine de mort en France, évoque le rôle de l'Europe pour " déverrouiller " à l'échelon universel les blocages américains.

Ancien garde des Sceaux, Robert Badinter fut l'artisan de l'abolition de la peine de mort en France, en octobre 1981, quelques mois après l'élection à la présidence de la République de François Mitterrand. Un engagement qui avait été pris par l'union de la gauche. Jeudi, Robert Badinter a fait une intervention sur le thème " Justice et peine de mort " à la tribune du Congrès mondial contre la peine de mort, dans l'hémicycle du Conseil de l'Europe. Vendredi, il a présidé l'un des groupes de travail du colloque international organisé dans le cadre du congrès, autour de la question " Une démocratie face à la peine de mort : le cas américain ". Il répond aux questions de l'Humanité.

Où en est, aujourd'hui, l'opinion publique française face à la question de la peine capitale ?

Robert Badinter. D'abord un rappel : lorsqu'on a aboli la peine de mort, le lendemain du vote de la loi, le Figaro publiait un sondage indiquant que 62 % des Français étaient en faveur de la peine capitale. Et c'était vrai. C'était encore pire en automne 1980. Mais au cours des années qui ont suivi, l'opinion publique s'est peu à peu accoutumée à cette abolition. Aussi n'a-t-on rien à gagner à rouvrir un débat sur la peine de mort. C'est fini. Le sixième protocole annexe aux traités européens assure que la peine de mort ne peut être rétablie par un changement de majorité politique. A partir de là, laissons le temps passer.

Ceux qui raniment le débat sur la peine de mort, ce sont les Etats-Unis. L'Amérique, à cet égard, est le contre-exemple. Le débat tel qu'il a pris forme est une sorte de débat d'Européens au regard de ce qui se passe aux Etats-Unis. Il y a, certes, toujours des nostalgiques de la peine de mort chez nous, notamment chaque fois qu'un crime atroce est commis. Mais les derniers sondages marquent que la majorité des Français est contre tout rétablissement et, dans la jeune génération, ce sentiment est encore bien plus fort.

L'abolition universelle de la peine capitale n'est donc plus tout à fait une utopie ?

Robert Badinter. Aujourd'hui, il est devenu possible de promouvoir l'idée d'une abolition universelle. Le seul vrai verrou, ce sont les Etats-Unis. Il ne s'agit pas de faire de l'antiaméricanisme primaire : chez les Chinois, c'est encore bien plus grave. Mais les Etats-Unis, c'est la plus grande démocratie, l'Amérique est la première puissance du monde.

Le contre-exemple américain bloque la marche vers l'abolition universelle. · cet égard, le champ de bataille de la cause abolitionniste s'est déplacé inévitablement, culturellement vers les Etats-Unis. Cela dit, on oublie trop les Chinois, à mon avis. On ne prend pas en compte les Etats intégristes. Mais que des dictateurs attardés continuent à pratiquer la peine de mort, ce sont là des séquelles du passé et c'est la structure même de la dictature. Ce n'est pas la même chose avec les Etats-Unis. · cela s'ajoute un problème complètement occulté, très compliqué, celui du Japon. Les Japonais n'ont pas lié pratique totalitaire et peine de mort, ils ont enraciné la peine de mort dans leur histoire. C'est donc plus difficile de déraciner chez eux l'idée de peine capitale. Il faut dépasser ces considérations. On nous explique aussi, par exemple que le Texas, la " Frontière " de l'histoire américaine, a ses propres particularités. Mais il est, quand même, aussi vrai que le mouvement pour l'abolition s'est ancré en Europe.

N'est-ce pas aussi l'occasion de réfléchir sur ce que devrait être la sanction d'un crime, dans une société comme la nôtre?

Robert Badinter. C'est ce qu'on va faire, ce que va faire Pierre Tournier, avec l'Association française de criminologie, au mois d'octobre (à l'occasion du 20e anniversaire de l'abolition de la peine de mort - NDLR). C'est le vrai problème qui n'a pas été posé jusqu'à présent, comme celui des longues peines. Il est vrai aussi que la France ne fait ce qu'il faut. Je suis las de voir que tant d'années se sont passées et qu'on n'a jamais vraiment eu de volonté politique dans ce domaine. Il y avait toujours d'autres priorités. La législature va s'achever et presque rien n'a été fait.

En revanche n'y a-t-il pas eu un progrès important chez les acteurs de la justice ?

Robert Badinter. L'appareil judiciaire s'est amélioré grandement par rapport à ce que je connaissais dans le passé. C'est saisissant. Mais ce qui n'a pas été pris en compte, c'est la conscience qu'il existe une réalité carcérale, qu'elle pèse sur la nation, qu'on ne peut pas la marginaliser à l'infini. Et comme toujours, on attend la prochaine crise, la prochaine explosion pour faire quelque chose dans la hâte, toutes affaires cessantes. C'est la persévérance qui manque. Quand j'étais garde des Sceaux, j'ai fait tout ce que j'ai pu. Mais dans quel climat ! · chaque fois qu'on avançait d'un millimètre, c'était une levée de boucliers dans certains secteurs de l'opinion. On ne manquait pas de bonne volonté, de bons sentiments, mais, mystérieusement, il y avait toujours une priorité d'une autre nature. Et moi, cela me chagrine pour la gauche. Je me dis parfois que je n'ai pas su, dans ce domaine, convaincre mes amis de construire cela en priorité. Des choses ont été faites, certes, comme les possibilités de rencontres de couples dans l'intimité, comme les soins des malades du sida. Mais le reste, c'est-à-dire la prise en compte dans la société française du problème carcéral, cela n'a pas été fait. Et pourtant on aurait pu penser que vingt ans après l'abolition de la peine de mort, ce serait réglé.



Equipe artistique

Mise en scène
Stéphane Arnoux

Avec
Vincent ABRAMOVICI
Sylvia BAGLI
Anna Carla BOSCO
Hélène BOYER
Cyril BRIMEUR
Isabelle CHOLLET
Franz DEBREBANT
Marie - Dominique DESPLANCHES
Raphaël FIGURA
Emmanuelle FLOUQUET
Magali JARON
Sterenn KERVELLA
Virginie LACHAISE
Marie LELARDOUX
Simon LEPEUTREC
Guy NICOLAS
Anne OLLIVIER
Samir SAED
Vanessa SEYDOUX
Didier ZYSERMAN

Scénographie et lumières
Stéphane Arnoux

Réalisation du décor
Vincent Abramovici, Benjamin Masset et Antoine Jayez

Producteur
Jean-Jacques Hocquard

Production
la Parole Errante, Compagnie Théâtre en Question

Avec le soutien de :
Ministère de la Culture et de la Communication, Ministère de l'Education nationale, Délégation interministérielle à la Ville, DRAC Ile-de-France, Préfecture de Seine Saint-Denis, Conseil régional de l'Ile-deFrance, Conseil général de Seine-Saint-Denis, Université Paris VIII Saint-Denis, Musée de l'Histoire vivante de Montreuil, Centre Dramatique National de Montreuil, Théâtre Nanterre-Amandiers



Budget prévisionnel de production

CHARGES H.T.

PRODUITS H.T.

 

Achats

41 500

Subventions et aides diverses

457 500

Frais de régie

5 000

Etat

130 000

Accessoires

5 000

Collectivités locales

150 000

Décors

20 000

Aides diverses, préachat

85 500

Costumes

5 000

Associations

60 000

Bande son

1 500

Matériel technique

5 000

Services extérieurs

20 000

Locations de salles

15 000

Assurances

5 000

Autres services extérieurs

20 000

Relations publiques

15 000

Transports divers

5 000

Charges de personnel

344 000

Metteur en scène

40 000

Artistes interprètes (20 comédiens)

160 000

Assistant à la mise en scène

8 000

Assistant décor et peintures

6 000

Technicien - régisseur

6 000

Administrateur stagiaire

4 000

Charges sociales

120 000

TOTAL charges : 425 500 F.

TOTAL produits : 425 500 F.

 


Fiche technique

Plateau
Ouverture       : 9 à 16 m.
Hauteur          : 4 à 10 m.
Profondeur    : 8 à 15 m.

Possibilité de jouer sur un plateau, dans un hangar, en chapiteau …

 

Eclairage
Eclairage fixe avec possibilité de noir
Possibilité d'implantations en douche
Un contre jour
Une face chaude
Une face froide

(et une poursuite, deux découpes, 12 plan-convexe, 2 mandarines)

 

Son

Diffusion de CD

 

Capacités techniques

Régisseur(s) lumière et son

 

Informations complémentaires
Durée estimée du spectacle            : 2 h 40 avec entracte
Montage-démontage                     : 5 heures
Prix du spectacle (vente)               : 35 000  F. H.T. (ou 280 000 F pour 10 dates)
Contrats                                        : vente, coproduction, coréalisation


Stéphane ARNOUX
                       
formation à la mise en scène
- DEA Théâtre et Arts du Spectacle, sous la direction de J-L. Besson, CNRS (Laras)
- Maîtrise d'Etudes Théâtrales, sous la direction de Jean Jourdheuil et Robert Abirached, Université Paris X Nanterre
- Assistant à la mise en scène de Matthias Langhoff : L'Inspecteur Général de Gogol, T.N.B. Rennes, Théâtre Nanterre-Amandiers
- Stages avec Jean Jourdheuil, Daniel Zerki, Grégoire Ingold, Emmanuel Letourneux, MC 93 Bobigny, Théâtre Nanterre-Amandiers
formation d'acteur
- Cours de Dominique Lurcel, Lycée Autogéré de Paris
- Cours de J.J.Mann, Théâtre de l'Horizon, Paris
- Cours de J.M. Chourik, Théâtre du Double, Paris
- Ateliers avec Jean Jourdheuil, Grégoire Ingold, Serge Kribus, Bernard Faivre...
mise en scène
- Atelier sur La Passion du Général Franco d’Armand Gatti, « La Bataille des Mots », Académie Expérimentale des Théâtres, La Parole Errante. Chargé de cours à l’Université Paris VIII Saint-Denis.
- Deuxième version de Mahagonny  de Bertolt Brecht, ThéâtreB-M. Koltès, Nanterre
- Ateliers Théâtre et Arts Martiaux à L’Espace du Possible
- Matériau Berlin 1945, textes de Bertolt Brecht et Heiner Müller, Goethe Institut Paris, Théâtre B-M.Koltès, Nanterre, Festival Bertolt Brecht 98
- Atelier sur Homme pour Homme de Bertolt Brecht, Goethe Institut Paris
- Antigone de Brecht, Théâtre B-M. Koltès
- Grandeur et Décadence de la Ville de Mahagonny  de Bertolt Brecht, Compagnie Théâtre en Question,
Festival de Théâtre Universitaire, ThéâtreB-M. Koltès, Nanterre
- Atelier sur La Décision, pièce didactique de Bertolt Brecht, colloque international « Brecht aujourd’hui »
- Richard III d'après William Shakespeare, théâtre de rue, Ile de Ré        
- Le Mendiant ou le Chien mort de Bertolt Brecht, Lycée Autogéré de Paris
comédien
- Comédien dans une troupe professionnelle de théâtre pour enfants de 1996 à 1999
- Ouverture Russe et La Nuit des Longs Couteaux de Heiner Müller, TBMK Nanterre
- Mauser de Heiner Müller, TBMK Nanterre
- Massacre à Paris de Marlowe, stage de Jean Jourdheuil, MC 93 Bobigny
- Antigone  de Brecht, rôle de Tirésias, Festival Bertolt Brecht 98
- Mahagonny  de Brecht, rôle de Joe, TBMK Nanterre
- La Mouette de Tchekhov (rôle de Treplev)
Stage de Grégoire Ingold à Nanterre
- Britannicus  de Racine (rôle de Néron)
Mise en scène de Dominique Lurcel, L.A.P
- Le Révizor de Gogol (rôle du Gouverneur)
Mise en scène de Dominique Lurcel, L.A.P
vidéo
- Réalisation d’un documentaire de 2x26mn sur L’Espace du Possible
- Réalisation et montage du film de Mahagonny au Théâtre B-M. Koltès
- Scénario et réalisation de Fuite en Mai, moyen-métrage vidéo

- Conception et réalisation de Final Cut, moyen-métrage vidéo-cinéma exp.

 

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