Stéphane Arnoux

GUIDE A L'USAGE

DES JEUNES COMPAGNIES

UNIVERSITAIRES EN ILE-DE-FRANCE

1999

 

-contraintes et alternatives-

Séminaire de Christian Biet

Université Paris X Nanterre

Département des Arts du Spectacle

 


 

SOMMAIRE

 

Avant-propos : le théâtre universitaire

 

Introduction :

1- La formation p.6

2- La création d'une compagnie

3- La création d'un spectacle p.7

 

I - La production

 

1) Les obligations légales

- Le texte p.9

- Le spectacle p.9

- L'activité salariée p.10

 

2) Un cadre nécessaire : le lieu

- Les "maisons" du service public p.11

- Les lieux universitaires p.11

- Quelques lieux spécifiques p.12

- Manifestations et festivals p.13

- Le secteur privé p.15

 

3) Les aides existantes et les financements

- Les aides de l'Etat p.16

- Les collectivités locales p.17

- Les aides spécifiques aux jeunes projets p.18

- Mécénat et financements privés p.19

 

4) La diffusion : les dispositifs

- Les organismes de diffusion p.20

- Faire tourner un spectacle p.21

 

II - Posséder sa propre alternative

Inventer son "comportement" théâtral

 

1) Perfectionner la démarche

- Construire les dossiers p.22

- Le rapport aux institutions p.23

- Vaincre l'isolement p.23

 

2) Construire soi-même son outil-théâtre

- L'exemple de Gare au Théâtre p.24

- Lier démarche et esthétique p.24

- Créer l'outil approprié p.25

 

3) Le rapport au public

- Jeu dramatique en milieu scolaire p.25

- Public-enjeu p.26

- Hors les murs et manifestations culturelles p.26

 

III - Les outils

 

1) Adresses utiles

- Formation p.27

- Gestion d'une compagnie p.27

- Documentation p.27

- Dispositifs d'aide et organismes de financement p.28

- Structures de création et de diffusion p.29

- Conseils juridiques p.29

 

2) Références bibliographiques

- Guides p.30

- Livres et publications p.30

- Revues p.30

- Conseils juridiques p.31

 

3) Fac-similés

- Statuts types p.32

- Exemple de contrat p.36

- Exemple de budget prévisionnel p.39

 


Avant-propos

 

Ce guide ne prétend pas produire une liste exhaustive des démarches qui font la vie d'une compagnie, ni même fournir l'ensemble des solutions aux problèmes posés par la production d'un spectacle.

Il s'agit de donner des pistes et des conseils, directement adaptés des constats effectués sur le terrain lors de productions antérieures, et de fournir les références bibliographiques et pratiques essentielles aux premières démarches d'une compagnie.

Ordonné autour de différentes questions, il propose donc divers éléments de réponse dont il peut être utile de s'inspirer, et il précise les différentes obligations légales propres à la naissance d'une activité dans le spectacle vivant.

Présenté comme un outil complémentaire, il ne dispense donc pas de chercher dans les documents fournis par le dispositif d'Etat ou les collectivités locales, qui sont régulièrement remis à jour et comportent de précieuses informations sur les démarches à accomplir. Leur liste est reproduite à la fin du guide.

 

D'autre part, aucun guide ne saurait énoncer des vérités ou mécanismes absolus en matière de théâtre, art de l'éphémère, et on ne saurait séparer la création d'une compagnie de l'émergence d'une démarche propre, soumise à un certain nombre de critères originaux. Ce qui peut contribuer le mieux au développement d'un projet artistique, c'est avant tout son inscription dans une esthétique et dans une volonté de politique culturelle, c'est-à-dire, dans une demande du public. Celle-ci n'est peut-être pas encore formulée et offre peut-être de nouveaux enjeux. Dans tous les cas, il demeure judicieux d'interroger sa pratique dans la perspective d'un spectateur.

Ce guide, outil fragmentaire et nourri des expériences de quelques uns, devrait permettre de gagner un temps précieux pour qui veut diminuer les contraintes et les mauvaises surprises pour se concentrer sur la création : ce qui reste après tout le corps substantiel de l'art dramatique.



Introduction

 

La formation

 

Il n'existe pas, à proprement parler, de formation à la mise en scène dans le système d'enseignement français du théâtre. Cependant, des écoles nationales de formation de l'acteur proposent en fin de cursus des mises en place d'ateliers pratiques de mise en scène. D'autre part, les départements Art du Spectacle des Universités parisiennes, de par leurs enseignements théoriques permettent de constituer un bagage utile à la préparation d'une mise en scène.

Habituellement, un jeune metteur en scène fait ses armes sur le terrain, le plus souvent comme assistant stagiaire dans une production nationale : voir un artiste aguerri au travail est déjà une bonne manière d'entrer en contact avec les outils propres à la mise en scène, avec ses problèmes propres et ses méthodes ou son absence de méthode.

En matière de direction de compagnie, des stages sont organisées par les écoles d'administration, ainsi que par la maison des associations ou des écoles de théâtre. Mais il ne faut pas dissocier la gestion administrative et économique d'une troupe du projet artistique qui constitue son identité.

Il n'est pas exclu, là encore, de se former soi-même, mais cela suppose de recueillir des conseils de spécialistes, particulièrement sur le plan juridique et financier, étant entendu que les lois qui régissent le spectacle vivant ne s'improvisent pas et sont très contrôlées.

(Voir coordonnées et références en troisième partie. Le guide édité par le C.N.T. est sans doute le plus complet sur le sujet.)

 

La création d'une Compagnie

La création d'une compagnie est la première démarche à effectuer : elle donne un cadre nécessaire à une activité, qu'elle soit salariée ou non, et sert autant de cadre juridique que d'identité artistique.

Le plus souvent, et parce que c'est plus simple, on déclare une compagnie comme association (loi de 1901). La déclaration se fait à la préfecture du département où est fixé le siège social.

Siège social : adresse administrative de la compagnie, domiciliée soit dans le lieu même de son activité, soit au domicile de son président ou de n'importe le quel de ses membres.

La déclaration prévoit une liste des membres du conseil d'administration, deux au minimum, qui ne peuvent à aucun titre être rémunérés dans la compagnie. Ils exercent la fonction de président, trésorier, et au besoin, secrétaire. Il est préférable de ne pas choisir des personnes devant travailler sur la création des spectacles.

Les modalités d'exercice de ces fonctions sont définies par les statuts.

Les statuts : les statuts indiquent l'ensemble des activités de l'association ainsi que son fonctionnement administratif.

Une seconde démarche doit ensuite être effectuée dans le cas ou la compagnie prévoirait de jouer plus de dix représentations payantes par an : la demande de licence d'entrepreneur de spectacle. Celle-ci est exigée pour toute activité théâtrale entrant dans le cadre d'une demande de subvention, ce qui est déjà sortir du cadre du théâtre amateur. Le formulaire de demande de licence (dite de troisième catégorie) est à retirer à la D.R.A.C. Ile-de-France, au Grand-Palais, porte C, bureau des licences. (voir coordonnées en troisième partie). La licence est attribuée sur critères artistiques et de formation de son directeur-metteur en scène, et contre remise d'un extrait de casier judiciaire. La première licence est valable deux ans et ne peut être renouvelée qu'en cas de respect de la législation du spectacle vivant.

(Il est conseillé de s'inspirer des statuts types qui prévoient l'ensemble des termes imposés en cas de demande de subvention. D'autre part, l'ensemble de cette démarche préliminaire est détaillé dans le précieux guide du C.N.T)

Le guide du C.N.T. est disponible à la consultation ou peut être commandé (250 F environ) au Centre National du Théâtre, 6 rue Braque, 75001 Paris.

 

La création d'un spectacle

La création d'un spectacle, outre ses difficultés techniques et artistiques, oblige à effectuer un certain nombre de démarches. Il faut pouvoir être financé, au moins un minimum, trouver un lieu, trouver un public. Qu'il s'agisse d'un travail court de recherche ou d'un spectacle, en somme, il faut embrasser une démarche de production.

Après avoir effectué les tâches préparatoires et après une amorce de distribution, il convient de faire un budget prévisionnel qui envisage au mieux les dépenses et les recettes. En fait, il y a deux budgets prévisionnels ordonnés sur une année : le budget de fonctionnement de la compagnie, et le budget propre au spectacle.

Cet outil est demandé en cas de demande de subvention et permet d'évaluer le coût du spectacle et les éventuels investissements.

Le choix du lieu est fonction de divers critères : nature du travail, temps de répétition, disponibilité des programmations, nature des publics...

Dans tous les cas, il ne suffit pas de faire parvenir des dossiers ou plaquettes du spectacle proposé, étant donné que ce type de document s'entasse déjà en surnombre sur les bureaux des directeurs de théâtre. Le choix du lieu est donc une opération délicate et souvent problématique pour une compagnie ne disposant pas d'une subvention nationale (qui permet de rassurer la structure et de lui assurer un cofinancement), et n'ayant qu'une faible réputation dans le milieu du théâtre.

Les rapports avec les lieux théâtraux peut être de différentes natures : location de salle (pour le secteur privé), coproductions, coréalisations. Selon les dispositions, le contrat prévoit ou non une assistance technique et une salle de répétition.

On verra comment percer ce système, fermé il est vrai par l'abondance des propositions, ou comment le contourner en créant un autre rapport à l'institution.

L'une des démarches visant à assurer la production du projet et sa diffusion consiste en la recherche orientée d'un public. Si l'on dispose déjà d'un public, on a plus de chances d'avoir un lieu. De même, avoir une intention particulière à l'égard d'un public peut permettre d'inscrire le projet dans la démarche originale d'un lieu correspondant. On verra combien le rapport aux spectateurs est décisif sur le chemin rocailleux d'une compagnie.

Bien sûr, il est aujourd'hui plus difficile de faire du théâtre à Paris qu'en province, où le nombre de compagnies est moindre et où les institutions encadrent souvent plus facilement une démarche audacieuse et favorisent la prise de risque. Aussi, faire un spectacle en province coûte moins cher pour un rayonnement plus grand, puisque les théâtres de la décentralisation remplissent leur tâche de service public consistant à promouvoir les jeunes artistes en tournée sur le territoire. A ce jour, le Ministère de la Culture relève environ six cent compagnies ayant effectué une demande de subvention.




I - La production

 

 

1) Les obligations légales

 

L'activité d'une compagnie est d'abord conditionnée aux lois relatives aux associations (loi de 1901). C'est pourquoi il est obligatoire de suivre quelques règles strictes, en dehors de celles relatives à l'activité proprement dite :

- Tenir un livre de comptes annualisé comprenant les dépenses et recettes

- Conserver l'ensemble des factures dans un registre numéroté

(Il est possible d'utiliser les nombreux logiciels informatiques et tableurs existants)

- Organiser des réunions à un rythme régulier entre les membres du bureau, et organiser une assemblée générale annuelle (et pour chaque projet) qui fixe le montant des cotisations, vote le budget et discute du projet en cours

Pour l'essentiel, le règlement est consigné dans le modèle de statuts.

 

- Le texte

Avant le montage de toute production, la compagnie doit obtenir l'autorisation de représentation des ayants-droit de l'oeuvre. (A moins qu'il s'agisse d'un classique ou d'une oeuvre tombée dans le domaine public, soit 70 ans après la mort de l'auteur).

La demande d'autorisation doit être adressée à :

S.A.C.D

Direction du Théâtre, de la Musique et de la Danse

12 bis rue Ballu, 75442 Paris Cedex 09

 

- Le spectacle

En dessous de dix représentations payantes, il n'y a aucune obligation particulière à remplir, le spectacle étant alors considéré comme du théâtre amateur.

Si on dépasse la barre des dix représentations, un certain nombre de démarches sont nécessaires :

- déclaration de la mise en scène à la S.A.C.D.

- nécessité de l'obtention d'une licence d'entrepreneur de spectacles

- naissance d'une activité salariée

- paiement de droits d'auteurs à la S.A.C.D.

- paiement des droits S.A.C.E.M. relatifs à la musique de scène

Dans tous les cas, il convient de faire assurer le décor, les costumes et les accessoires, et de prendre le soin de les mettre en conformité avec les règles strictes de sécurité (les décors doivent être insensibles au feu).

Les informations essentielles sont disponibles au Ministère de la Culture :

DRAC, Documentation générale

Christophe Thomas

Grand-Palais porte C, Avenue Franklin Roosevelt, Paris 8e

Tél : 01 42 99 44 79

 

- L'activité salariée

Les principales dispositions des textes en vigueur prévoient l'obligation de salarier les acteurs, les techniciens et l'ensemble des personnes exerçant une tâche sur le spectacle.

La seule entorse possible à cette règle consiste à considérer comme stagiaires un certain nombre de ces personnes. Dans ce cas, il faut établir une convention de stage, ce qui oblige le stagiaire à contracter une assurance spécifique. Ceci ne dispense pas la compagnie de déclarer le stagiaire à la sécurité sociale, sauf si le stagiaire est étudiant auquel cas la convention est tripartite et est établie par l'université.

Dès qu'on effectue une représentation donnant lieu à un bénéfice, celui-ci implique l'obligation à payer un salaire, souvent sous forme de cachet. Si ce cas de figure se présente, les membres de la troupe doivent être liées à elle par un contrat d'intermittent du spectacle.

Pour tout salaire payé, les lois françaises prévoient un système compliqué de cotisations dont le calcul est expliqué dans le guide du C.N.T. de l'année en cours. Afin de ne pas prendre en charge le poids des démarches que ceci implique, il est conseillé de confier le paiement des salaires à un Centre d'Aide à la Gestion Agrée. Ces centres s'occupent de tout depuis le déclaration d'embauche jusqu'au paiement des cotisations.

Ils reçoivent le soutien financier des ministères concernés (culture, travail, affaires sociales), et sont réunis en réseau.

Contacter le réseau AGEC au 07 16 58 03. Demander le service InterCachet.

Ces centres proposent également des aides à la gestion et assurent des formation personnalisées à l'administration d'une compagnie.

En région parisienne, contacter l'AGECIF :

AGECIF

Denis Thévenin

22 rue de Picardie, 75003 Paris

Tél : 01 48 87 58 24

 

On peut également confier tout le travail de gestion à des bureaux de gestion et de production dont la liste est disponible à la DRAC dans le VADE-MECUM Théâtre en Ile-deFrance qui est gratuit et réédité chaque année. Ce petit livret constitue la référence essentielle sur les outils et dispositifs du Ministère décentralisé.

L'ensemble des démarches et obligations légales est consigné dans l'ouvrage précieux, voire nécessaire, édité par le C.N.T. :

Guide-annuaire du spectacle vivant

Centre de documentation du C.N.T.

6, rue Braque, 75003 Paris

Tél : 01 44 61 84 85

 

 

2) Un cadre nécessaire : le lieu

 

A la recherche d'un lieu, une compagnie doit s'armer de patience et de persévérance . Il est déjà délicat de trouver un lieu approprié à son projet, et il encore plus difficile d'entrer dans une programmation réelle. Le plus souvent, un spectacle ne parvient à s'inscrire dans le choix des théâtres qu'après la réalisation effective du spectacle suivie de nombreuses démarches. Il faut donc pouvoir préparer le spectacle en dehors de toute aide logistique et parvenir à inviter les décideurs. Ceux-ci évaluent la valeur du projet, le risque qu'il génère, l'expérience acquise. Si le spectacle est bon et reçoit un bon accueil du public, il est ensuite plus aisé de convaincre les institutions.

 

- Les "maisons" du service public

En principe, les Centres Dramatiques Nationaux ont une obligation d'accueil de compagnies. Cependant, et particulièrement en Ile-de-France, ne sont actuellement concernées que les grandes compagnies les plus financées du service public, et il n'y a guerre que le Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis (93) qui accueille un nombre important de petites compagnies au sein d'une programmation largement élargie en regard des autres grands ensembles.

Donc, à moins d'avoir obtenu une Aide au projet de la DRAC, ce qui suppose deux années de représentation de deux spectacles, les portes des CDN restent fermées aux petites compagnies, à l'exclusion toutefois des projets dits "de recherche" qui peuvent trouver leur place dans les petites salles de ces maisons, par exemple à l'occasion d'un parrainage ou d'une lecture en "satellite" de la programmation.

Ce type d'accueil, relativement exceptionnel, entre alors dans le cadre d'une action dite de "communication" ou de "relation publique".

 

- Les lieux universitaires

Il est toujours préférable de préparer son spectacle dans le lieu de ses premières représentations, même si le soutien logistique fait souvent défaut. Ce peut donc être une situation confortable, et parfois enviée, de répéter à l'université, que celle-ci dispose d'un théâtre et de moyens techniques ou non. Cependant ce cadre offre une exploitation limitée à quelques représentation et (presque) toujours sans apport financier conséquent. Le public étudiant se rend peu dans une salle inscrite dans le périmètre de ses cours, et le public extérieur atteint rarement les salles des universités, particulièrement lorsqu'elles sont situées en banlieue.

En revanche, pour une compagnie évoluant en milieu universitaire, il est très utile de faire ses armes en parallèle des programmes d'enseignement, en un lieu où la prise de risque est possible et peut être de toute nature. C'est aussi l'occasion de pouvoir confronter, dans un espace prévu à cet effet, un spectacle en cours de développement à un public critique. Il est alors préférable, dès l'origine du projet, de s'associer avec les organes culturels de l'université et le corps enseignant, de prévoir à l'avance une date de représentation afin de permettre aux professeurs de voir le spectacle. Mais ceci n'est en rien suffisant et il faut encore envoyer des invitations aux enseignants, prospecter le public étudiant lors des cours et par voie d'affichage.

La meilleure démarche consiste à inscrire le projet dans le prolongement d'un cours, avec le soutien de l'enseignant, ou bien à lier spectacle et recherche par exemple dans le cadre d'un atelier.

Il est très difficile d'amener seul le public et il est souvent préférable d'organiser un cadre, par exemple sous la forme d'un festival ou autour d'un thème, et de regrouper ensemble différents projets d'étudiants. Ce n'est plus alors une démarche isolée : cela devient un moment de la vie culturelle de l'université.

Dans tous les cas, pouvoir répéter à l'université est une chance, vu que c'est un outil gratuit et que les salles de répétition coûtent très cher, même si l'on ne dispose souvent que d'un temps très court à cause de la prolifération heureuse et naturelle des projets.

 

- Quelques lieux spécifiques

En fonction de la nature du travail, certains lieux peuvent vouloir un spectacle autour d'un thème, d'une identité linguistique, ou d'un type de texte. Ces lieux, qui ne sont alors pas nécessairement des théâtres, constituent une bonne proposition de diffusion d'un spectacle peu coûteux. Ce sont en général des Centres Culturels. Ils sont de différentes natures et proposent différents types d'accueil :

- Les centres culturels municipaux

- Les centres culturels et les instituts étrangers à Paris

- Les MJC

Il convient de les prévenir à l'origine du projet et de discuter avec eux d'une proposition en rapport avec leur activité et des modalités d'accueil. Certains d'entre eux disposent parfois d'une salle de spectacle et peuvent offrir un cadre logistique minimum, voire une salle de répétition.

Les centres culturels municipaux ont une logique de programmation et accueillent des spectacles pour un nombre parfois important de dates. Tout spectacle peut y être présenté. Après l'envoi d'un dossier très illustré, contacter le directeur afin de discuter du spectacle à l'occasion d'un rendez-vous. Ceux-ci jugent plutôt la démarche artistique et le rapport au public que le contenu du spectacle. Contrairement aux directeurs des CDN, ce ne sont pas des artistes, et ils sont sensibles à ce qui peut lier le spectacle à leur démarche de programmation, voire à la vie du quartier.

Les centres culturels et instituts étrangers à Paris peuvent accueillir ,ou promouvoir dans un théâtre parisien, un spectacle en rapport direct avec leur situation linguistique. Si on monte un auteur étranger, il est toujours utile d'en informer l'institut du pays concerné. Certains disposent d'une salle de cinéma reconvertie en théâtre ou d'une salle de réunion où des spectacles sont invités pour un faible nombre de dates. Ils peuvent également décider de produire le spectacle avec un lieu du circuit institutionnel.

S'ils ne peuvent que rarement produire le spectacle seuls, ils peuvent souvent apporter un soutien tant logistique que financier, à l'aide des fonds de soutien internationaux. A l'occasion, ils peuvent même décider de faire tourner le spectacle dans leurs cellules des autres pays d'Europe.

Les MJC, ou Maisons des Jeunes et de la Culture, à Paris et en banlieue, accueillent aussi quelquefois des spectacles de théâtre. Principalement, ils choisissent des textes accessibles à leur public spécifique. Même s'ils ne s'occupent que peu de théâtre, il leur arrive de répondre à une démarche audacieuse si celle-ci peut avoir des retombées sensibles sur les jeunes du quartier.

Ces établissements à vocation peu culturelle restent malgré tout en marge des logiques programmatrices et préféreront le plus souvent une démarche dite d'animation culturelle, telle qu'un atelier avec les jeunes.

 

- Manifestations et festivals

Afin de diffuser un spectacle en cours de production, il ne faut pas omettre de démarcher les festivals et les manifestations événementielles. De même, il est parfois judicieux d'organiser avec d'autres ce type d'événement : ce peut être un bon moyen d'attirer des financements de toutes sortes (Ministères, Collectivités locales, entreprises-sponsors) et de se faire connaître auprès des lieux.

Créer ce type de manifestation demande une certaine dose d'énergie, dont disposent les organisateurs existants, mais permet de générer un nombre important de retombées et de trouver un public rassemblé pour l'événement, autour d'un thème, d'une esthétique, d'une démarche ou tout simplement autour d'un rassemblement d'idées nouvelles, jeunes et donc en devenir. Il peut s'agir d'un festival théâtral ou d'une rencontre des arts, d'une manifestation locale ou thématique.

Après avoir rédigé à plusieurs un avant-projet, il faut prendre le temps de le soumettre à tous les organismes qu'il peut concerner. Ensuite, en fonction des retombées, un projet se dessine, trouve des lieux, des soutiens nouveaux... Il s'agit d'une mécanique où se bousculent les énergies qui prend un certain temps à entreprendre, au risque de délaisser la préparation du spectacle. Cependant, il vaut mieux ne jamais repousser une telle occasion quand elle commence à se dessiner d'elle-même entre différents centres d'intérêt, au cours de discussions fédératrices.

Il est conseillé, afin de ne pas s'égarer et pour partager les tâches, de se faire aider par des spécialistes de la production, après les avoir motivés pour le projet.

Les festivals existants s'intéressent peu au jeune théâtre universitaire. Pourtant, certains ont embrassés cette unique vocation et d'autres accueillent quelquefois un spectacle par "coup de coeur".

Outre les nombreux festivals organisés au sein des universités, des festivals universitaires sont montés par des grands théâtres. En Ile-de-France, ils sont au nombre de deux :

- Le Festival International de Théâtre Etudiant du théâtre Nanterre-Amandiers qui a lieu vers le mois de juin sur quatre jours et qui accueille environ huit compagnies travaillant en France pour une sorte de compétition avec un prix à la clé (variable). Ce festival reçoit des subventions particulières de la DRAC et de l'Université Paris X Nanterre.

Après une sélection sur dossier, un jury composé d'étudiants, d'enseignants et de professionnels du spectacle, choisit une vingtaine de troupes qui produisent un extrait d'une demi-heure maximum. Le vote du jury choisit alors les huit troupes qui présenteront le spectacle aux Amandiers en juin.

Les dossiers doivent être envoyés avant le mois de février, et les extraits sont présentés en avril. Ensuite, les troupes retenues disposent de quelques répétitions au théâtre avec tous les moyens techniques et logistiques. Ce festival ne donne pas lieu à rémunération mais présente l'avantage de la découverte d'un grand plateau national.

On peut également, en accompagnement du dossier, présenter le spectacle à un ou deux membres du jury (si celui-ci est prêt en février-mars).

Si ce festival ne permet pas vraiment de trouver un public, il constitue en revanche une bonne carte de visite.

Pour tout renseignement, pour recevoir les dossiers et pour prendre connaissance du règlement et du jury, écrire à :

Théâtre Nanterre-Amandiers

Festival International de Théâtre Etudiant

7, avenue Pablo Picasso, 92022 Nanterre Cedex

Tél : 01 46 14 70 70

 

- Les Rencontres Nationales du Jeune Théâtre Critique et Universitaire non professionnel qui ont également lieu en juin, au Théâtre 95 de Cergy-Pontoise en association avec l'Université Paris 8. Ce festival choisit des mises en scènes dépouillées de textes contemporains qui explorent de nouvelles formes dans un soucis critique. Le spectacle ne doit pas avoir été présenté plus de dix fois, et aucun membre de la troupe ne peut être intermittent du spectacle.

Les dossiers sont à faire parvenir avant le 30 avril.

Pour plus d'information et pour recevoir la brochure, contacter :

Théâtre 95 de Cergy-Pontoise

Allée du théâtre

B.P. 98, 95021 Cergy-Pontoise Cedex

Tél : 01 30 38 11 99

 

Les grands festivals qui accueillent des jeunes compagnies sont également peu nombreux. Il y a bien sûr Avignon off, sorte de vivier chaotique de la production française où certains décideurs viennent "se servir". Faire le off est une activité très coûteuse et peu rentable en regard des (trop) nombreuses troupes qui présentent leur travail.

On peut, en revanche, tenter les sélections du Festival du Jeune Théâtre, à Alès, qui a pour vocation la recherche de nouveaux talents :

Festival du Jeune Théâtre, ATP 13

Espace Henri Chamson

2 place Henri Barbusse, 30100 Alès

Tél : 04 66 52 26 59

 

- Le secteur privé

Hormis certaines salles (les plus grandes) qui programment des spectacles coûteux et exigent des stars ou un événementiel fort, les théâtres du secteur privé sont en fait des salles proposées à la location.

Si on dispose d'un budget important pour une prise de risque minimum, on peut contacter l'ensemble de ces salles et exploiter la salle selon les disponibilités. Ces théâtres ne font pas de programmation et ne s'occupent donc pas (ou peu) de la qualité des spectacles. Ils sont soumis à une démarche commerciale, ce qui limite leur intérêt pour une troupe universitaire ou de recherche.


3) Les aides existantes et les financements

A moins de disposer de fonds propres ou de soutiens acquis, il est (presque) obligatoire de recourir à une subvention ou à une action de mécénat ou de sponsoring.

Obtenir des subventions n'est pas impossible si l'on s'arme encore de persévérance et qu'on accomplit l'ensemble des démarches qu'elles supposent. Les aides sont nombreuses, quoi que moins nombreuses que les demandes, et faut bien connaître le système français pour pouvoir espérer accéder aux aides nationales.

 

- Les aides de l'Etat

Les aides de l'Etat sont accordées au moyen des DRAC et sont destinées à des compagnies possédant une licence d'entrepreneur de spectacles depuis au moins deux ans. Rares sont les dérogations à ce principe. Il est inutile d'espérer accéder à l'aide aux compagnies qui subvient au fonctionnement annualisé de la troupe, de même qu'il est peu probable d'obtenir une aide au projet avant d'avoir diffusé deux mises en scène professionnelles. Accordée au metteur en scène, cette aide variable de 70 000 à 150 000 francs requiert au moins 25 représentations prévues du spectacle. C 'est le groupe régional d'expert qui statue, après avoir vu les spectacles, sur les demandes présentées. En DRAC, les interlocuteurs privilégiés sont les Conseillers-théâtre. Ceux-ci peuvent vous aider à développer vos projets et sont dépositaires de la liste des spectacles proposés au comité d'experts.

DRAC, conseillers théâtre

Yves Chevalier, Brigitte Perrault et Edith Rappoport

Tél : 01 42 99 44 00

 

Si vous comptez lier votre projet à un établissement de l'Education Nationale, un service particulier de la DRAC peut vous accorder une aide spécifique. Il s'agit du Service du Développement culturel en rapport avec les universités. Malheureusement, ils ne disposent que d'un petit budget accessible en fin d'année. Contacter :

DRAC

Nicole Cantagrel et René Dang

Service du Développement culturel

Tél : 01 42 99 44 14

 

Si vous montez le texte d'un auteur contemporain vivant, et qu'il accepte de présenter votre demande, vous pouvez obtenir une aide de la DTS (Direction du Théâtre et des Spectacles) : l'Aide à la création dramatique. La pièce doit être de langue française, présentée pour la première fois en France et non tombée dans le domaine public. Il peut s'agir également d'une première adaptation en français d'une oeuvre étrangère ou non théâtrale. Le texte ne doit pas forcément avoir été édité.

On peut également obtenir cette aide dans le cas d'un projet de recherche mêlant différentes formes d'expression artistiques.

Les dossiers sont examinés par une commission qui statue et choisit le mode de versement de la subvention et son montant. Les délibérations sont longues : il faut prévoir six mois au minimum avant versement de la subvention.

Pour demander le formulaire ou pour information, contacter :

DTS, bureau de la promotion des auteurs dramatiques

Tél : 01 47 04 47 30

 

L'Etat ne dispose pas d'autres formes d'aides accessibles à une jeune compagnie. Cependant, il est parfois possible, au cours d'une rencontre à la DRAC, d'obtenir une aide d'encouragement allant de 10 000 à 30 000 francs. Pour cela, et pour prévoir l'avenir financier de la troupe, il est conseillé d'envoyer régulièrement des invitations aux décideurs de la DRAC et aux membres du comité d'experts, à l'occasion de chaque spectacle, et d'insister pour avoir un rendez-vous avec l'un des conseillers théâtre. La liste des experts pour l'année en cours est disponible à la DRAC et à la DTS, ainsi que dans le VADE-MECUM du Ministère de la Culture.

 

- Les collectivités locales

Les Conseils Généraux et les Conseils Régionaux ont pour vocation de financer des projets culturels ayant des retombées sur le département ou la région. En Ile-de-France, ces institutions ont confié cette tâche à des associations constituées au sein des Conseils.

Au sein de la Région, l'organisme qui s'occupe du théâtre s'appelle THECIF (théâtre et cinéma en Ile-de-France). Il accorde une Aide à la création selon d'autres critères que le Ministère. Il faut avoir un nombre important de représentations prévues, dont 10 hors Paris, et associer plusieurs villes au projet. En outre, il faut déjà avoir un coproducteur ou une institution qui fournisse une aide technique ou logistique. Un comité décide en fonction de la faisabilité financière (ils examinent le budget), de l'intérêt artistique et de l'expérience de la compagnie, mais aussi de la démarche effectuée en direction du public. Ils favorisent surtout des spectacles avec une forte prise de risque.

Pour recevoir un dossier, contacter THECIF :

THECIF

4 rue de la Michodière, 75002 Paris

Tél : 01 42 65 11 55

 

Les Départements possèdent également leur propre système de subventionnement. Lorsque l'on entend effectuer un nombre important de représentations au sein d'un même département, il est conseillé de contacter le service culturel du Conseil Général.

Ceux-ci disposent de différentes commissions chargées de sélectionner des projets. Ces commissions examinent l'impact sur (ou pour) le département ainsi que la nature du risque artistique. Elles fondent le montant de la subvention sur un budget prévisionnel détaillé précisant la part qu'elles doivent investir. (voir exemple en troisième partie).

Les Mairies peuvent également décider de prendre en charge en partie un projet évoluant dans leur ville. Les décisions sont prises par un adjoint au Maire, le Responsable des Affaires Culturelles, qui statue en fonction de l'intérêt du spectacle pour la ville, au sein de la programmation municipale. De plus, certaines mairies disposent d'une salle de spectacle qui peut âtre mise à disposition. Ainsi, il faut toujours présenter son projet à la municipalité où l'on produit le spectacle, mais l'on peut également prendre contact avec d'autres mairies de la région afin de diffuser le spectacle autour de Paris et de pouvoir bénéficier ainsi des aides des collectivités locales.

 

- Les aides spécifiques aux jeunes projets

Des aides existent également en dehors des circuits propres à la culture. Elles sont émises par le CROUS (Ministère de l'Education Nationale, vie étudiante), d'une part, qui possède un service "culture action", et d'autre part par le programme "Défi-Jeunes" du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Ces deux organismes accompagnent et aident au financement de projets qui émergent de la pratique amateur.

L'aide au projet Culture-Action des CROUS de Paris, Créteil et Versailles, est accordée par les services culturels après délibérations d'une commission. L'aide versée, comprise entre 10 000 francs et 50 000 francs, est attribuée à une association d'étudiants présentant un projet qui profite aux étudiants et possède une large retombée sur la vie universitaire. Les CROUS soutiennent beaucoup de projets à partir de l'examen d'un budget où doivent apparaître d'autres partenaires financiers et/ou logistiques. Ici encore, c'est la démarche qui prime sur le contenu artistique.

Pour demander un dossier, contacter les CROUS :

CROUS de Versailles

B.P. 563, 78005 Versailles Cedex

Tél : 01 39 24 52 30

 

Le dispositif Défi-Jeunes du Ministère de la Jeunesse et des Sports a pour objet de soutenir des initiatives de toutes nature présentées par des jeunes de 15 à 25 ans. En plus d'une subvention d'environ 50 000 francs, le dispositif apporte un réseau d'aide à la gestion d'un projet et propose des formations financées par Défi Jeunes. Tous les renseignements sont consignés dans un guide gratuit édité chaque année par le Ministère de tutelle. Ce guide donne par ailleurs de nombreux conseils sur les différentes démarches visant à promouvoir et développer un projet. Ici, la commission qui juge est constituée en majeure partie de chefs d'entreprises (également sponsors), ce qui impose d'inscrire le projet présenté dans une perspective commerciale et/ou de développement d'une activité pas encore salariée mais amenée à le devenir.

Le guide est disponible à :

Défi Jeunes

Groupement d'Intérêt Public pour l'Aide à l'Initiative des Jeunes

62 rue Saint-Lazare, 75009 Paris

Tél : 01 40 82 97 97

 

 

- Mécénat et financements privés

Ce type de financements ne saurait constituer l'ensemble des recettes de production, mais peut constituer un complément important et permettre d'élargir la diffusion d'un spectacle. L'ensemble des procédures, législations et la liste des entreprises faisant du mécénat et du sponsoring est disponible à l'ADMICAL (Association pour le Développement du Mécénat Industriel et Commercial), qui organise également des stages de formation à la recherche de financements :

ADMICAL

16 rue Girardon, 75018 Paris

Tél : 01 42 55 20 01

 

D'autres informations peuvent être consultés dans le Guide du Mécène, disponible au Centre National du Théâtre.

En matière de financements privés, il est conseillé de s'adresser à des Maisons de Production dont la liste est disponible à la DRAC et dans le VADE-MECUM.

 

4) La diffusion : les dispositifs

 

- Les organismes de diffusion

Créé en 1975, l'ONDA (Office National de Diffusion Artistique), a pour vocation de soutenir la diffusion de spectacles. C'est aussi un lieu de conseils, de contacts et d'échanges sur les problèmes de la diffusion. Il apporte un soutien financier à des structures qui prennent le risque artistique d'accueillir des jeunes compagnies. Ainsi, une aide de l'ONDA permet de négocier la diffusion d'un spectacle avec l'assurance que les théâtres d'accueil pourront prendre en charge ce spectacle avec quelques garanties.

L'ONDA est également à l'origine des groupements régionaux d'associations culturelles (les GRAC) qui réunissent régulièrement, dans différentes régions de France, les programmateurs afin d'échanger des informations et d'organiser des circuits de diffusion.

En particulier, l'ONDA peut donc vous aider à organiser une diffusion nationale, à Paris et en régions.

Pour toute information, contacter l'ONDA :

ONDA, direction Fabien Jannelle

13 rue Henri Monnier, 75009 Paris

Tél : 01 42 80 28 22

 

L'ADAMI (Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes), outre ses missions économiques et juridiques, possède une mission culturelle : en aidant un nombre important de compagnies à pourvoir au paiement des acteurs au delà du risque des jauges, elle mène une action culturelle qui rend possible la diffusion d'un spectacle. Il faut au préalable avoir déjà produit et joué le spectacle, au moins une fois dans un cadre salarié pour pouvoir prétendre à la sélection de l'ADAMI. Les dossiers retenus font également l'objet d'un suivi juridique. Chaque année, l'ADAMI aide 600 projets dont environ 70% dans le spectacle vivant.

ADAMI

10-A, rue de la Paix, 75002 Paris

Tél : 01 40 15 10 00

 

Le THECIF, présenté précédemment, aide également à la diffusion des projets qu'il a sélectionné au titre de l'aide à la création. On peut cependant s'adresser à eux sans avoir bénéficié de la première aide, sous différentes conditions. Cette aide s'appelle l'aide à la première reprise et concerne les troupes qui veulent faire tourner à nouveau un spectacle ayant fait l'objet de quelques retombées sur le plan régional.

Là encore cet organisme propose une aide aux structures d'accueil, en contrepartie de l'achat du spectacle ou d'une coréalisation.

 

- Faire tourner un spectacle

Une fois qu'un spectacle est produit et après les premières représentations, il faut pouvoir organiser sa diffusion si l'on désire le voir exister encore et si l'on veut pouvoir l'intégrer aux systèmes d'aides nationales. Il est alors obligatoire de veiller au paiement des salaires, ce qui augmente considérablement le budget de production, surtout à cause des nombreuses cotisations propres aux intermittents du spectacle.

A moins que le spectacle soit pris en charge par un producteur chargé d'en assurer la diffusion, il faut recommencer à accomplir un certain nombre de démarches. C'est encore une succession d'envois de dossiers et de relances téléphoniques.

Pour faire tourner un spectacle, il n'y a pas de recette miracle : il faut inviter les décideurs des lieux à voir le spectacle dès les premières représentations, inviter aussi les principaux partenaires acquis ou souhaités, et développer le rapport au public jusque dans les choix esthétiques. Cela ne veut pas dire produire ce que le spectateur souhaite consommer, mais au contraire trouver une position esthétique qui interroge toujours la place du spectateur dans le spectacle. C'est lui, en effet, et non la critique ou l'institution, qui décide de la poursuite d'un spectacle, qui crée une demande à partir d'une proposition théâtrale.

Le moment de la diffusion peut se révéler comme le moment des interrogations sur le spectacle, moment-pivot où se précisent les conditions d'existence d'une compagnie. Dans le cas du théâtre universitaire, il est assez rare de voir des troupes assurer une importante diffusion de leur production, ceci à cause d'un afflux abondant des enjeux financiers et artistiques qu'elle implique et entraîne à la fois. De plus, il n'est pas simple pour des étudiants en constante évolution de gravir les marches qui mènent à la vie professionnelle, surtout avec un spectacle en tournée, synonyme de répétition et donc de stagnation. Au sein d'une pratique en devenir, l'éphémérité du théâtre montre tout son sens et induit de nouvelles problématiques : comment intégrer des circonstances favorables à la création, au sein de l'institution et grâce aux fonds publics, sans risquer d'immobiliser ou de retarder ses capacités d'invention ?


II - Posséder sa propre alternative

Inventer son comportement théâtral

 

Cette partie, plus courte que la précédente, ne procède pas du même intérêt. Il s'agit ici, non d'énoncer les moyens existant déjà et mis à notre disposition, mais d'offrir quelques pistes de réflexion sur la pratique à avoir dans la situation contemporaine du spectacle vivant. Au moyen d'une succession de conseils pratiques, cette partie entend cerner ce que peut être aujourd'hui une démarche de compagnie.

 

1) Perfectionner la démarche

A partir et à l'aide des pistes énoncées en première partie, toute compagnie doit encore faire la connaissance des outils nécessaires à la prise de contact avec les décideurs et pouvoir adopter une "attitude" personnelle qui caractérise une compagnie. Après avoir procédé à l'envoi des dossiers et découvert son rapport à l'institution, il reste encore à trouver la manière de sortir de la solitude caractéristique des débuts.

 

- Construire les dossiers

Le dossier d'un spectacle n'a pas pour objet de demander quelque chose à quelqu'un, mais bien de proposer une oeuvre, un travail, une forme spectaculaire. Il faut donc éviter de se placer en attente de quelque chose, et il vaut toujours mieux argumenter un dossier sur les seules qualités du spectacle proposé. Le théâtre existe d'abord par des rapports humains à créer, à susciter : il s'agit donc de suggérer une aventure, un compagnonnage, un parcours, ainsi qu'un geste artistique.

Le dossier, ou plaquette, du spectacle, doit comprendre un certain de nombre de rubriques obligées. Il doit présenter le synopsis du spectacle (la fable retenue à partir du texte), une note d'intention du metteur en scène (qui précise les grandes directions de la mise en scène : les parti-pris, la scénographie, le travail sur l'acteur, la lumière, la musique; en somme, tout ce qui constitue la démarche ou le "système" du spectacle). En outre, doit y figurer une fiche technique détaillée comprenant les dimensions nécessaires du plateau, le type de configuration et les besoins techniques.

Afin de mieux comprendre ce qu'est un dossier, il peut être judicieux de s'inspirer des dossiers des précédents spectacles accueillis dans les CDN, consultables sur demande dans ces maisons. Cependant, un dossier n'est en rien suffisant, vu la surabondance d'offres adressées aux différentes institutions. Il convient de faire suivre l'envoi des plaquettes d'une demande de rendez-vous avec l'interlocuteur visé afin de l'entretenir du projet, et il est souvent nécessaire de pouvoir l'inviter ensuite à une représentation.

Celui-ci évaluera la force de volonté de l'équipe, la faisabilité financière, et la pertinence de la démarche à partir de la position (claire) du metteur en scène. C'est tout ceci que le dossier doit faire valoir.

 

- Le rapport aux institutions

Le rapport qu'on peut entretenir avec les institutions (Ministère, collectivités, théâtres) est fonction de différents critères. Elles attendent le plus souvent d'une compagnie qu'elle gère correctement son autonomie avant de l'intégrer dans le système français.

C'est encore le metteur en scène qui est le garant de ce rapport et qui se présente comme interlocuteur. L'institution teste sa capacité à imposer une volonté forte, à organiser des manifestations, à proposer des solutions économiques en rapport avec sa démarche artistique. Bien sûr, on juge aussi (et d'abord), sa capacité à maintenir une compagnie dans un parcours sans failles ni longues pauses avec un groupe d'acteurs constitué. Etre réellement une troupe est alors un atout majeur.

Il faut, bien sûr, penser son rapport à l'institution à travers une succession de questions déterminantes :

- Qu'ai-je à lui apporter ?

- Que peut-elle m'apporter ?

- En quoi en ai-je besoin ?

- Comment puis-je m'en passer ?

- Comment y maintenir une identité ?

A partir de ces questions et des amorces de réponses se constitue peu à peu la démarche théâtrale d'une compagnie, et l'institution à son tour peut proposer des réponses appropriées. Répondre à ces questions, c'est penser aussi son rapport au théâtre et à la société : penser le rôle et le mode d'action du groupe social que constitue une compagnie.

 

- Vaincre l'isolement

S'il y a bien des avantages à maintenir son indépendance, à inventer un langage propre pour se faire entendre, il peut s'avérer dangereux d'évoluer seul, en vase clos. Dans la rencontre avec d'autres compagnies, d'autres metteurs en scène, et hors des soucis de "mouvement artistique", se profile parfois l'ébauche d'une envie de construire ensemble un outil commun, une solution de survie par l'union des forces.

L'association avec d'autres troupes peut prendre un certain nombre de formes à inventer, soit dans l'idée d'un groupement autour d'une esthétique en mouvement, soit simplement dans le soucis de faciliter le développement des uns et des autres. Par exemple, trois compagnies liées ensemble peuvent partager une subvention accordée tantôt à l'une tantôt à l'autre troupe, ce qui permet une solution d'intermittence propre à rassurer les institutions qui partagent ainsi les investissements. On peut encore élargir ce cadre en effectuant des échanges d'acteurs en fonction de leur situation d'intermittents, ce qui permet de financer les salaires durant les répétitions.

Bien d'autres formes d'association sont possibles qui permettent de partager tant les galères que les chances, et qui offrent autant d'alternatives à l'isolement des compagnies. Au mieux, on peut ainsi insérer cette union dans un lieu approprié, partagé, inventé et réinventé, ouvert et en constante évolution. Un tel lieu a de fortes chances de recueillir le soutien des institutions.

 

2) Construire soi-même son outil-théâtre

 

- L'exemple de Gare au Théâtre

Un petit groupe de metteurs en scènes rassemblés ont emmené leur compagnie à Vitry-sur-Seine et ont inventé leur propre lieu collectif, autogéré et pratiquant une programmation d'accueil et de production. Ici, l'accueil ne se fait pas au dossier, mais à la rencontre, à l'amitié.

Le lieu est une ancienne gare désaffectée cédée sur projet par la municipalité. Il ne reçoit aucune subvention directe, mais vit du partage des aides au projet apportées par les uns ou les autres de ses acteurs, ainsi que des ASSEDIC et des recettes des spectacles. Chacun peut être ainsi salarié hors de tout soucis de bénéfice. Tous partagent la gestion, l'administration, et la configuration du lieu. Celui-ci à été rénové et disposé en salle de spectacle par ses premiers initiateurs, et reste en constante évolution.

Gare au Théâtre , collectif d'artistes-artisans, favorise plus particulièrement le théâtre à vocation de recherche et permet des formes courtes, peu coûteuses ou aventureuses. Tout y est souvent construit à partir de récupération par les acteurs de la troupe qui acceptent de fabriquer un spectacle ensemble et non plus seulement de jouer.

Un tel exemple, qui attire maintenant les financements de l'Etat, permet d'exister en dehors de l'institution avec son soutien, et montre le type de volonté nécessaire et suffisante à la construction d'un édifice théâtral. Ici, c'est l'initiative qui est le moteur du théâtre : initiative partagée, développée, encouragée.

 

- Lier démarche et esthétique

Le théâtre universitaire possède intrinsèquement une vocation d'avant-garde. C'est en tout cas ce qu'on peut attendre d'un théâtre jeune et à peu près libre d'intégrer des obligations économiques ou de s'en distancier. De fait, l'évolution d'une compagnie universitaire ne peut qu'être soumise à son degré d'invention, d'exploration de la forme, d'innovation technique à partir d'outils et de matériaux simples et accessibles. Réfléchir à son développement, c'est donc aussi réfléchir au sens et à l'esthétique de la pratique de l'art dramatique. Qu'elle soit liée ou non à l'Institut de recherche ou au Département théâtre d'une université, une compagnie doit pouvoir préciser ses ambitions esthétiques, et non seulement proposer une composition dramaturgique, une nouvelle mise en scène d'un texte classique ou contemporain.

A l'heure où l'on quitte le siècle qui a donné naissance à la mise en scène, il convient de s'interroger sur la pertinence de sa pratique en regard des avant-gardes du passé et des évolutions présentes ou à venir. Une telle question ne saurait se passer de la réponse du spectateur, lui-même à l'école d'un théâtre à faire : il ne s'agit pas de satisfaire sa demande, mais en développant une nouvelle qualité d'offre, de développer aussi ses goûts, d'offrir de nouvelles perspectives à sa nouvelle sensibilité esthétique.

 

- Créer l'outil approprié

A l'exemple de Gare au Théâtre, on peut être tenté de trouver un lieu disponible, à convertir soi-même, et qui présente différentes configurations possibles. En effet, l'ensemble des théâtres français est disposé dans une configuration unique, à l'italienne, et les salles modulables ou présentant une disposition particulière font défaut.

Construire soi-même son outil-théâtre présente donc une forte somme d'avantages puisqu'on peut ainsi favoriser indépendance et avant-garde, dans un lieu propre à l'esthétique que l'on veut mettre en place. De plus, comme on l'a vu, c'est une bonne manière de s'assurer des soutiens autour d'une démarche artistique unique et associative, ce qui semble aller dans le sens des nouvelles aspirations du Ministère de la Culture.

Créer son outil ne passe pas seulement par l'adoption d'un lieu. C'est aussi mettre en place une structure de création qui collabore avec diverses associations, qui élabore ses productions en direction du public, qui sache rassembler des talents de plus en plus polyvalents autour d'une même aspiration.

Ce type de démarche demande beaucoup de volonté et de patience, de détermination et de soutien. L'énergie nécessaire ne peut donc venir que du rassemblement avec d'autres compagnies. Au préalable, il faut donc sortir de l'isolement : aller voir les spectacles des autres et favoriser une discussion progressive. C'est ainsi que des pôles se créent qui attirent le public et les critiques, comme certaines structures d'il y a trente ans ou comme aujourd'hui en Allemagne où les lieux dits "alternatifs" deviennent peu à peu des institutions hors de l'institution.

 

 

3) Le rapport au public

Le rapport au public est une chose complexe et difficile à déterminer. Celui-ci s'exprime peu, et son opinion ne peut être réduite à une concentration de la critique. C'est celui-ci, pourtant, qui sanctionne la valeur relative d'un travail et qui permet ou non la diffusion d'un spectacle. C'est aussi à partir du public que les théâtres décident de la pertinence d'une programmation. Il est donc un enjeu majeur qu'il faut bien sûr attirer, mais aussi parfois former ou informer.

 

- Jeu dramatique en milieu scolaire

Contrairement à des interventions dans les écoles qui relèveraient de ce que les théâtres appellent "relations publiques", il peut être parfois utile de mettre en place des ateliers d'art dramatique en liaison avec le travail de création.

La formation d'un goût pour le théâtre de la jeune génération appartient en majeure partie aux jeunes compagnies. Cette démarche d'accompagnement qui consiste à chercher et former les spectateurs de demain s'intègre en effet dans la recherche d'un public, mais aussi permet d'intégrer une démarche de service public en liaison avec les prérogatives de l'Education Nationale. Ce type d'action culturelle est généralement subventionnée par des circuits parallèles des deux ministères concernés.

Il s'agit de militer activement au sein des structures éducatives par des actions suivies, groupées ou éclatées : le jeu dramatique entrant dans l'enseignement du français, de l'Histoire, et dans l'approche de la découverte de soi et de l'autre.

Pour mettre en place ce type d'atelier, il convient de contacter les directeurs d'établissements, puis de prendre contact avec les services de l'action culturelle de la DRAC. ( voir adresses en troisième partie )

Un ouvrage intitulé Jeu dramatique en milieu scolaire, de Jean-Pierre Ryngaert, professeur à l'Institut d'Etudes Théâtrales de Paris III Censier, est entièrement consacré à cette activité.

 

- Public-enjeu

On l'a vu, le public est naturellement l'enjeu principal du théâtre. Il peut également constituer l'enjeu du spectacle : placé dans un dispositif approprié, il attend une forme de participation, il devient l'un des moteurs de la création théâtrale. Pour autant, on ne crée pas un spectacle dans le but ultime de satisfaire le goût du spectateur, l'objectif est tout autre : il s'agit de former son goût, de lui suggérer une nouvelle aventure. Le goût du public n'est pas une chose immuable, il est transformable, il évolue au gré des esthétiques, et il peut se satisfaire d'une balise d'avance dans les progrès du théâtre. Il convient alors de le faire entrer dans le processus d'expérimentation.

Plutôt que de faire son spectacle "dans son coin" et de le livrer ensuite à un public qu'il reste à trouver, il peut être judicieux de trouver des moyens de l'intégrer au plus tôt dans le travail théâtral. C'est nourrir son imaginaire, inventer de nouvelles formes de participation : s'il n'est pas acteur du spectacle, le spectateur devient acteur de son évolution.

Une autre piste de réflexion se situe dans le rapport qu'on entretient avec un public. Dans le cas d'une jeune compagnie de type universitaire, on n'est confronté qu'à un public réduit et spécialiste ou à la multiplicité des publics rencontrés lors de la diffusion. Il s'agit de comprendre à quel public on est amené à s'adresser et de prévoir le travail en fonction de ce facteur déterminant.

 

- Hors les murs et manifestations culturelles

Une des moyens pour aller à la rencontre d'un public renouvelé consiste à participer à divers festivals et à organiser des formes courtes proposées hors les murs du théâtre, celui-ci venant chercher le public dans la cité. Ces manifestations culturelles sont en général bien accueillies par les municipalités qui désirent voir se développer les pratiques culturelles de la jeunesse tout en proposant des divertissements à la ville. C'est ainsi un bon moyen de recevoir des subventions complémentaires et de motiver un public à se rendre au théâtre.

Après avoir rédigé un projet d'occupation des lieux et places lié à une démarche culturelle, prendre contact avec le service culturel des mairies.


III - Les outils

 

La présente liste des outils n'est pas exhaustive et demande à être complétée par la consultation des guides édités par les institutions, mais également par des recherches personnelles.



1) Adresses utiles

Centre National du Théâtre, 6 rue Braque, 75001 Paris.

 

S.A.C.D

Direction du Théâtre, de la Musique et de la Danse

12 bis rue Ballu, 75442 Paris Cedex 09

 

- Formation

GRETA spectacle

Initiation à la gestion (120h)

92 avenue Galliéni, 93170 Bagnolet

Tél : 01 43 60 07 00

- Gestion d'une compagnie

AGECIF

Denis Thévenin

22 rue de Picardie, 75003 Paris

Tél : 01 48 87 58 24

 

InterCachet, réseau AGEC

Tél : 07 16 58 03

 

EDEN productions

politiques et projets culturels

4 rue Sainte Catherine, 69001 Lyon

Tél : 04 72 98 01 40

- Documentation

Ministère de la Culture

D.I.C. Département information et communication

3, rue de Valois, 75042 Paris Cedex 01

01 40 15 82 94

 

DRAC, Documentation générale

Christophe Thomas

Grand-Palais porte C, Avenue Franklin Roosevelt, Paris 8e

Tél : 01 42 99 44 79

 

Centre de documentation du C.N.T.

6, rue Braque, 75003 Paris

Tél : 01 44 61 84 85

 

- Dispositifs d'aide et organismes de financement

Aides à la diffusion :

ADAMI

10-A, rue de la Paix, 75002 Paris

Tél : 01 40 15 10 00

 

ONDA, direction Fabien Jannelle

13 rue Henri Monnier, 75009 Paris

Tél : 01 42 80 28 22

 

Recherche de mécénats et sponsors :

ADMICAL

16 rue Girardon, 75018 Paris

Tél : 01 42 55 20 01

Aides aux projets "jeunes":

Défi Jeunes

Groupement d'Intérêt Public pour l'Aide à l'Initiative des Jeunes

62 rue Saint-Lazare, 75009 Paris

Tél : 01 40 82 97 97

 

CROUS de Versailles

B.P. 563, 78005 Versailles Cedex

Tél : 01 39 24 52 30

 

DRAC

Nicole Cantagrel et René Dang

Service du Développement culturel

Tél : 01 42 99 44 14

 

 

Aides aux projets concernant des auteurs contemporains vivants, des projets de recherche ou des premières adaptations :

DTS, bureau de la promotion des auteurs dramatiques

Tél : 01 47 04 47 30

 

Dispositifs d'aide au projet (Etat et région) :

 

DRAC, conseillers théâtre

Yves Chevalier, Brigitte Perrault et Edith Rappoport

Tél : 01 42 99 44 00

 

THECIF

4 rue de la Michodière, 75002 Paris

Tél : 01 42 65 11 55

 

- Structures de création et de diffusion

Théâtre Nanterre-Amandiers

Festival International de Théâtre Etudiant

7, avenue Pablo Picasso, 92022 Nanterre Cedex

Tél : 01 46 14 70 70

 

Théâtre 95 de Cergy-Pontoise

Allée du théâtre

B.P. 98, 95021 Cergy-Pontoise Cedex

Tél : 01 30 38 11 99

 

Festival du Jeune Théâtre, ATP 13

Espace Henri Chamson

2 place Henri Barbusse, 30100 Alès

Tél : 04 66 52 26 59

 

- Conseils juridiques

Maison des Associations de Paris

Forum des Halles

14 Grande Gallerie, 75001 Paris

Tél : 01 42 33 74 00

 

 

2) Références bibliographiques

- Guides

VADE-MECUM Théâtre en Ile de France

Ministère de la Culture

DRAC Ile -de-France

 

Guide-annuaire du spectacle vivant

Centre de documentation du C.N.T.

6, rue Braque, 75003 Paris

Tél : 01 44 61 84 85

 

Etre lu, joué, financé

Syndicat National des Auteurs et Compositeurs

80, rue Taitbout, 75009 Paris

Tél : 01 48 74 96 30

 

- Livres et publications

La création dramatique contemporaine en Ile-de-France

DRAC IdF / Théâtre Public / Théâtrales

(mars-avril 1993)

 

La rhétorique publicitaire du théâtre

Ministère de la Culture / Documentation française (1988)

 

Les publics du théâtre

Ministère de la Culture / Documentation française (1988)

 

Compagnies théâtrales en Ile-de-France

DRAC IdF / Théâtre Public

(mai-août 1990)

 

- Revues

La Scène

BP 102 Caen Cedex

Tél : 02 31 86 88 00

 

Action Théâtre

(trimestriel édité par le Centre Français du Théâtre)

10 rue de la Chaussée d'Antin, 75010 Paris

 

- Conseils juridiques

Le jurispectacle

BP 102 Caen Cedex

Tél : 02 31 86 88 00

 

3) Fac-similés

 

- Modèle de statuts

 

STATUTS DE L'ASSOCIATION

 

Article 1: TITRE

Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, ayant pour titre:

"______________________________"

 

Article 2: OBJET

Cette association a pour but de contribuer à l'Education Populaire en fondant un centre d'Art Dramatique avec les vocations essentielles suivantes:

- Toute production de spectacles: Théâtre, Cinéma, Vidéo etc..., leur exploitation et diffusion

- Assurer la formation de ses adhérents et stagiaires aux pratiques théâtrales

- Poursuivre un travail à but de recherche sur les Arts du Spectacle

- Constituer une troupe permanente de création

Sa durée est illimitée

 

Article 3: SIEGE SOCIAL

Le siège social est fixé au domicile de M___________:

____________________________(adresse)

Il pourra être transféré par simple décision du Conseil d'Administration

 

Article 4: COMPOSITION

L'association se compose de:

-Membres d'honneur

-Membres bienfaiteurs

-Membres actifs

-Membres de droit

-Membres associés

Sont membres d'honneur ceux qui désignés par le Conseil d'Administration ont rendu des services signalés à l'association. Ils sont dispensés de cotisation. Ils sont électeurs mais non éligibles.

Sont membres bienfaiteurs les personnes qui versent la cotisation annuelle telle que fixée chaque année pour cette catégorie de membre par le C.A.

Sont membres actifs ceux qui, agréés par le Conseil d'Administration, ont pris l'engagement de verser annuellement la cotisation telle que fixée chaque année pour cette catégorie de membre par le C.A.

Est membre de droit le directeur de l'association pris en la personne de _____________. Il agit par délégation de pouvoirs du Conseil d'Administration et conformément à un cahier des charges annuel fixé par l'Assemblée Générale. Il est électeur mais non éligible.

Sont membres associés, les représantants de l'Etat et de toutes collectivités publiques ou privées subventionnant directement l'association. Leur représentant est désigné par la collectivité elle-même et siège au Conseil d'Administration si l'organisme concerné en exprime le désir. Les membres associés ont voix consultative.

 

Article 5: ADMISSION

Pour être admis dans l'association, il faut être agréé par le bureau qui statue, lors de ses réunions, sur les demandes d'admission présentées.

 

Article 6: LE DIRECTEUR

Pour tous les actes de gestion courante, le Président accorde au directeur toute délégation de pouvoir nécessaire. Le Conseil d'Administration donne ses directives pour la bonne marche de l'association et en contrôle l'exécution. Le directeur propose chaque année au Bureau et au Conseil d'Administration un programme d'activités et un budget de réalisation. Après approbation de ce programme, le Président est tenu de mettre à la disposition du directeur les moyens nécessaires à sa réalisation dans la limite des prévisions budgétaires, et en particulier de donner au directeur les délégations de signatures nécessaires.Le directeur est responsable devant le Conseil d'Administration de la réalisation du programme d'activités. Il soumet au Conseil d'Administration un rapport d'activité en fin d'année.

Article 7: RADIATIONS

La qualité de membre se perd par démission, par décès, ou pour non-paiement des cotisations ou pour motif grave. Dans ces deux derniers cas, la radiation est prononcée par le conseil d'administration, l'interressé ayant été invité par lettre recommandée à se présenter devant le bureau pour fournir des explications.

 

Article 8: RESSOURCES

Les ressources de l'association comprennent:

-Le montant des cotisations

-Les subventions de l'Etat, des régions, des départements, des communes ou de divers organismes autorisés

-Les sommes perçues en contrepartie des prestations fournies par l'association

-Les sommes perçues dans le cadre d'actions de mécénat

-Toutes autres ressources autorisées par les textes en vigueur

Article 9: CONSEIL D'ADMINISTRATION

L'association est dirigée par un conseil de 3 membres élus pour 1 an par l'assemblée générale. Les membres sont rééligibles.

Le conseil d'administration choisit parmi ses membres, au scrutin secret, un bureau composé de:

-Un président

-Un secrétaire

-Un trésorier

Le conseil étant renouvellé chaque année par tiers, la première année, les membres sortants sont désignés par le sort.

En cas de vacances, le conseil pourvoit provisoirement au remplacement de ses membres. Il est procédé au remplacement définitif par le plus prochaine assemblée. Les pouvoirs des membres ainsi élus prennet fin à l'époque ou devrait normalement expirer le mandat des membres remplacés.

 

Article 10: REUNION DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

Le conseil d'administration se réunit au moins tous les six mois, sur convocation du président, ou sur la demande du quart de ses membres. Les décisions sont prises à la majorité des voix. En cas de partage, la voix du président est prépondérante. Tout membre du comité qui, sans excuses, n'aura pas assisté à trois réunions consécutives pourra être considéré comme démissionnaire.

Nul ne peut faire partie du conseil s'il n'est pas majeur.

 

Article 11: ASSEMBLEE GENERALE

L'assemblée générale ordinaire comprend tous les membres de l'association à quelque titre qu'ils y soient affiliés. L'assemblée générale se réunit chaque année au mois de novembre. Quinze jours avant la date fixée, les membres sont convoqués par les soins du secrétaire. L'ordre du jour est indiqué sur les cotisations.

Le président, assisté des membres du bureau, préside l'assemblée et expose la situation morale de l'association.

Le trésorier tient compte de la gestion et soumet le bilan à l'approbation de l'assemblée.

Il est procédé après épuisement de l'ordre du jour, au remplacement, au scrutin secret, des membres du conseil sortants.

Ne devront être traitées, lors de l'assemblée générale, que les questions soumises à l'ordre du jour.

 

Article 12: ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE

Si besoin est, ou sur la demande de plus de la moitié des membres inscrits, le président peut convoquer une assemblée générale extraordinaire, suivant les formalités prévues par l'article 11.

 

Article 13: COMPTABILITE

Les dépenses sont ordonnancées par le président.

Il est tenu au jour le jour une contabilité deniers par recettes et par dépenses, et s'il y a lieu, une contabilité matières.

 

Article 14: REGLEMENT INTERIEUR

Un règlement intérieur sera établi par le Conseil d'Administration qui le fera alors approuver par l'Assemblée Générale.

Ce règlement est destiné à fixer les divers points non prévus par les statuts, notamment ceux qui ont trait à l'administration interne de l'association.

 

Article 15: DISSOLUTION

En cas de dissolution prononcée par les deux tiers des membres présents à l'assemblée générale, un ou plusieurs liquidateurs sont nommés par celle-ci et l'actif, s'il y a lieu, est dévolu conformément à l'article 9 de la loi du 1er juillet 1901 et au décret du 16 août 1901.


Fait à __________, le ___________, en trois exemplaires.

 

Le secrétaire Le président Le trésorier


 

- Le contrat du comédien (exemple)

 

Entre les soussignés:

_(Compagnie)________________________________________

N°SIRET: N° de Licence:

Siège social: _____________________________

Tel: ____________________

Représentée par: ___________________ Qualité: mandaté

Ci-après dénomé l'Employeur d'une part,

 

Et:

 

M.

Adresse:

Tel:

Ci-après dénommé l'Artiste d'autre part.

N°GRISS:

N°Congés spectacles:

N°Sécurité sociale:

 

Préambule

Le présent contrat est conclu dans le cadre:

- des usages en vigueur dans la profession

- de l'annexe artiste-interprète de la convention collective des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC)

- de l'article L 122-1-1 du code du travail.

 

Il a été convenu ce qui suit:

 

1.OBJET

L'Artiste est engagé en qualité de: Artiste dramatique

dans le spectacle: ___________________

mis en scène par ____________

pour y tenir le rôle de: ___________________

 

2.DUREE DE L'ENGAGEMENT

Conformément aux usages professionnels et à la réglementation applicable, s'agissant d'un emploi pour lequel il est d'usage constant dans la profession de ne pas recourir à durée indéterminée et, en raison de son caractère temporaire, le présent contrat est conclu à durée déterminée pour une durée minimale de ____ prenant effet le _______ et expirant le ______.

 

3.REMUNERATION

Au cachet: l'Employeur versera à l'Artiste un cachet brut de 350 francs par représentation.

L'Employeur cotisera aux différents organismes sociaux de la profession dont la Caisse des Congés Spectacles, dans la limite des plafonds en vigueur.

 

4.LIEU D'EXECUTION DE L'ENGAGEMENT

L'Artiste se présentera au lieu indiqué par l'Employeur, tant pour les représentations que pour les répétitions (ou tout lieu nécessité pour la réalisation du spectacle).

 

5.PRIORITE

Le présent contrat donne à l'Employeur une priorité absolue sur tous les autres engagements que pourrait faire par ailleurs l'Artiste. La dérogation éventuelle à cette clause devra faire l'objet d'un accord écrit de l'Employeur. L'Artiste ne pourra en aucun cas refuser sa présence à une répétition ou à une représentation pour cause d'engagement extérieurs, à quelque moment qu'il ait été prévenu de l'existence de cette répétition ou représentation.

 

6.MEDECINE DU TRAVAIL

L'Artiste déclare avoir satisfait aux obligations relatives à la Médecine du Travail et communiquera à l'Employeur l'attestation annuelle qui lui a été délivrée par cet organisme.

 

7.REGLEMENT INTERIEUR

L'Artiste sra tenu de se conformer au réglement intérieur de la Compagnie ainsi qu'aux instructions données par l'Employeur et ses représentants. De même, il devra respecter les règlements intérieurs des établissements dans lesquels il sera amené à travailler pour le compte de l'Employeur.

 

8.REPETITIONS-RACCORDS

L'Artiste s'engage à effectuer toutes répétitions, représentations ainsi que les raccords aux lieux et horaires arrêtés et affichés au tableau de service.

 

9.PONCTUALITE ET PRECISION

L'Artiste s'engage à être ponctuel en ce qui concerne les répétitions et les représentations. Quel que soit le moment de son apparition sur scène, il devra se trouver sur le lieu de la représentation au moins une heure avant l'heure prévue pour le lever de rideau.

En tournée, l'Artiste est tenu de communiquer à l'Employeur les moyens de le joindre dans l'intervalle de deux représentations.

 

10.INDEMNITES DE DEPLACEMENT

Chaque fois que les activités pour lesquelles il a été engagé obligeront l'Artiste à séjourner en dehors de la ville où il a son domicile permanent, il aura droit à une indémnité de déplacement dans les conditions fixées à l'annexe "Tournées" et sous réserve des dispositions particulières énoncées à l'article 4 de l'annexe régissant les rapports entre les directeurs des entreprises artistiques et culturelles, les centres dramatiques et les artistes interprètes.

 

11.VOYAGES

Les voyages qui sont à la charge de l'Employeur s'effectueront selon les moyens choisis par lui et suivant les conditions fixées par le titre 2 de l'annexe régissant les rapports entre les directeurs des entreprises artistiques et culturelles, les centres dramatiques et les artistes interprètes.

 

12.ENREGISTREMENT

L'Artiste accepte d'apporter gratuitement son concours à toute opération de relation publique et d'information, réalisée pour la promotion et la publicité du spectacle sous réserve de l'application de l'article 33 de l'annexe régissant les rapports entre les directeurs des entreprises artistiques et culturelles, les centres dramatiques et les artistes interprètes.

 

13.CLAUSE PUBLICITAIRE

Les conditions dans lesquelles la publicité du spectacle sera assurée sont déterminées par le seul employeur.

Sur les supports d'information annonçant le spectacle auquel participe l'artiste, les noms des interprètes apparaîtront conformément aux usages en vigueur dans la Compagnie.

 

14.RAPPORTS AVEC LES MEDIAS

L'Artiste, dans ses rapports avec les médias, ne peut donner aucune interview à propos du spectacle, objet du présent contrat, sans l'autorisation préalable écrite de l'Employeur ou de son représentant.

 

15.PERIODE D'ESSAI

Le présent contrat est conclu sous condition d'un essai portant sur la période précédant l'application du présent contrat, après huit jours et cinq services de répétitions à compter de la signature du présent contrat. A l'expiration du délai, si aucune des parties ne signifie à l'autre sa décision de résiliation par écrit, le contrat deviendra définitif à la date prévue.

A l'intérieur de cette période, le contrat pourra être rompu à l'initiative de l'une quelconque des deux parties sans indemnité, à défaut, le contrat se poursuivra jusqu'à l'échéance.

 

16.CONDITIONS D'APPLICATION

L'application du présent contrat est subordonnée à la réalisation effective du spectacle et le paiement des cachets dépend du nombre de représentations effectivement effectuées ayant donné lieu à une rémunération suffisante du spectacle prévue par les contrats conclus par l'Employeur. Ainsi, le paiement des cachets sera effectif lorsque le montant minimum des recettes fixé par l'Assemblée Générale de l'association dont l'Artiste est membre actif aura été perçu par l'association.

 

17.LITIGE

En cas de litige portant sur l'interprétation ou l'application du présent contrat, les parties conviennent de s'en remettre à l'appréciation des tribunaux, mais seulement après épuisement des voies amiables.

 

18.RETRAITE COMPLEMENTAIRE

L'Employeur s'engage à remplir ses obligations sociales relatives à la retraite complémentaire vis-à-vis de l'Artiste, en cotisant auprès du GRISS, 7 rue Henri Rochefort, 75017 Paris.

 

Fait à le en 3 exemplaires.

 

L'Employeur L'Artiste



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