le dossier du spectacle / la première / l'affiche / la scénographie / les répétitions / l'album (connexion rapide)

Recevoir le dossier et/ou la vidéo / Télécharger des documents / Nous contacter


Grandeur et Décadence de la Ville de Mahagonny

Adaptation dramatique de l'opéra de BERTOLT BRECHT

Mise en scène et scénographie de STEPHANE ARNOUX

 

 

L'ascension et la chute de la ville-piège

au dernier siècle des plaisirs et du travail manuel.

 

Une ville est fondée par trois gangsters en fuite qui doit se nourrir de l'argent des hommes lassés des sociétés modernes, une ville-piège. Très vite, on afflue de tous les continents vers cette «cité d'or» où l'on prend plaisir à boire, à se détendre des mois de travail accomplis pour se payer Mahagonny. A Mahagonny, les joies naturelles coûtent trop cher, mais on se bouscule pour se soumettre aux règles de la cité.

 

Alors qu'un ouragan menace de détruire tout ce rêve de consommation paisible, un homme se dresse contre les lois locales qui ont fait peu à peu de la ville un sanctuaire des joies fantômes. Désormais, devant le plus grand désespoir, il imagine un programme: manger, faire l'amour, se battre et se saoûler. Quand la cité est finalement sauvée, on réglemente les libertés acquises.

 

Un an plus tard, le programme tourne au désordre: on meurt lors des orgies organisées. Il faut trouver un coupable: celui qui s'est révolté et qui n'a plus d'argent. Celui-ci sera exécuté. Par cet acte, la cité commencera son autodestruction. Incluse dès sa fondation, la chute de la ville doit advenir, les caisses vides, lorsqu'elle produit l'exclusion de celui qu'elle avait promis de distraire.

 

«Moi, je les ai vus, ces hommes là,

et je vous le dis:

l'or, ils le lâcheront !

L'or, c'est plus facile à tirer

des hommes que des fleuves.»


«Mais moi, j'ai envie de m'amuser,

et je vais renverser tes écriteaux,tes règlements

et tes murs. Je paierai ce qu'il faut,

tiens, voici de l'argent.»

 

 

De quoi est-il question ?

Du plaisir à vivre

De loisir et de séduction

Du plaisir dans les théâtres

Du plaisir du spectateur

Du monde à l'instant du spectacle

Du désir de comprendre

Du destin de la cité

Du devenir de quelques-uns

De liberté et de distraction

De quelques contradictions


Cie Théâtre en Question

133 rue Damrémont, 75018 Paris

e-mail : theatre-en-question@noos.fr


Mise en scène et scénographie

Stéphane Arnoux

 

Avec

 

Fatty « le fondé de pouvoir » : Nicolas Vercken

Moïse-la-Trinité : Sébastien Prieur

Léocadia Begbick : Chrystelle Hérisson

Jenny Smith : Vanessa Seydoux

Jim Mahoney : Vincent Abramovici

Jack « le Loup d'Alaska » : Stéphane Arnoux

Bill « tiroir-caisse » : Franz Debrebant

 

Assistante à la mise en scène : Sophie Jayez

Assistante stagiaire : Sophie Minet

Décors peints, affiche : Antoine Jayez

Constructions : Vincent Abramovici

Couture : Magali Castellan

Maquillages : Géraldine Burdin

Bande son : Stéphane Dubourg, T.E.Q.

Lumières : Thomas Garel, Stéphane Arnoux

Régie : Fred Céliade

 

Production : Compagnie Théâtre en Question

avec le soutien matériel, technique ou financier de :

 

C.R.O.U.S. de Versailles

Université Paris X Nanterre, Département Arts du Spectacle et Commission Culturelle

Université Paris 3, Sorbonne Nouvelle, Institut d'Etudes Théâtrales, Service Culturel

Ville de Nanterre , Ville de Magny-les-Hameaux

DRAC Ile-de-France ; Festival Bertolt Brecht 98

Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes

 


Du plaisir dans le théâtre épique

 

Etonner de nouveaux spectateurs avec une pièce sur les plaisirs, les loisirs, le besoin de distractions et de liberté. Amener un spectacle là où il n'est peut-être pas habituel d'en voir et d'en goûter mais se confronter aussi au public des théâtres, aux traditions de ceux-ci qui sont ici mises en question, et peut-être ramener quelques spectateurs aux spectacles par la recherche d'objectifs nouveaux à partager avec le public. Voilà ce que la mise en scène invite naturellement à expérimenter, à vivre en pleine conscience de l'utilité du théâtre, en période de crise non seulement du théâtre mais du monde qu'il représente. Retrouver une raison d'aller au théâtre et d'en faire.

 

A la fin de ce siècle qui a vu naître la mise en scène et qui cherche aujourd'hui à réinventer ses modes d'existence et de représentation, le théâtre a besoin de repenser sa spécificité en fonction des publics qu'il a peut-être cessé de séduire dans ses formes anciennes, qui s'est réduit à une dichotomie inquiétante entre la nécessaire productivité des boulevards et le plaisir narcissique de quelques artistes qui, délivrés de cette nécessité dans des conservatoires privés ou institutionnels, ont cessé de remettre en question l'utilité de leur art en fonction du public.

 

Alors que la société se demande comment résister aux conséquences dévastatrices d'une spéculation valorisée au détriment des valeurs humaines, que le problème majeur semble se situer dans l'absence de travail pour tous, la pièce met en avant le besoin humain de distractions et la peine qu'il y a à travailler sans plaisir. Mais loin de proposer un modèle de société, le spectacle se contente de raconter une histoire du monde qui tourne mal, de montrer les mécanismes d'une chute annoncée à ceux qui voudraient imaginer une organisation nouvelle des rapports humains dans le monde capitaliste.

 

Par définition, par essence, le théâtre est toujours politique en ceci qu'il se nourrit des évolutions de la société et qu'il sait montrer ce qui est intemporel et ce qui est particulièrement contemporain dans les rapports sociaux d'aujourd'hui. Faire un théâtre interrogatif des rapports humains dans la société, monter un texte de Bertolt Brecht, ceci n'a de sens que lorsqu'on fait le lien entre le spectacle et son utilité devant un public spécifique de son époque. Ici, le spectateur a un rôle essentiel : sa présence et son regard font de notre spectacle une oeuvre vivante, en mouvement, enrichie par le dialogue et la critique de son objet.

 

Cet essai de sortir le théâtre épique de ses retranchements institutionnels où nous l'avons déjà monté justifie largement la forme « culinaire » du spectacle, la fonctionnalité plastique et musicale d'un théâtre où l'on chante, danse, rit au rythme de l'action, où parfois l'on se dresse, attentif au jeu de regard sur le monde, en participation, à l'écoute. Depuis ses origines grecques, c'est ainsi que le théâtre se donne, lié irrémédiablement à la démocratie, aux destins des foules et des individus.

 


La fable de Mahagonny

Trois gangsters faisant l'objet d'un avis de recherche fuient à travers le désert les traces remarquées de leur passé frauduleux. Leur biographie justifie largement les poursuites de la police: ils ont fondé des sociétés fantômes, organisé le proxénétisme à grande échelle et pris des paris. S'enfuyant vers la côte où sont réunis les chercheurs d'or et les commerces florissants, ils espèrent se refaire et imaginent en chemin de nouvelles escroqueries. Mais soudain, leur course est arrêtée quand leur camion n'a plus d'essence à des lieues de la côte, et personne n'apparaît pour leur porter secours. Bloqués en terrain vierge, ils imaginent un projet : ils vont fonder un commerce à partir des quelques breloques emmenées en exil qui retiendra les hommes en voyage avec de maigres plaisirs sérieusement monnayés. A Mahagonny, tout le monde aura la paix, la détente et la joie de celui qui profite du calme, de la nature, du plaisir des vacances.


Rapidement, la boutique s'est développée pour devenir une ville où viennent d'abord s'installer les femmes en quête d'argent et les investisseurs. Forte d'une grande publicité, la ville veut attirer les hommes riches des sociétés modernes en proposant des filles, de l'alcool et toutes sortes de distractions viriles dont le bénéfice est assuré. Mais les premiers arrivants n'ont pas le profil attendu: travailleurs en vacance ou bûcherons épuisés par le froid et l'effort, ils se plaignent des prix, exigent des distractions qu'on ne peut pas fournir, ils font du bruit et troublent la retraite des tenanciers-gangsters. L'un d'eux sème même le trouble en séduisant l'une des filles et en tentant d'organiser la subversion, et on a beau baisser les prix et placarder des règlements, chacun n'en fait qu'à sa tête. Cependant, pour beaucoup de nouveaux arrivants, l'endroit est un paradis, et ceux-là s'empressent d'adopter les slogans et les rites que les gangsters ont mis en place en habiles directeurs.


Soudain, un cyclone dévastateur vient anéantir tous les espoirs de voir Mahagonny prospérer dans le calme, et Jim Mahoney, un bûcheron d'Alaska insatisfait, profite de la panique pour semer la discorde. Alors que la ville subit chaque instant la menace de la destruction par les forces de la nature, Jim semble réunir en lui toutes ces énergies pour nourrir son désir de distractions. Prenant la parole devant toute la cité et achetant sa notoriété aux « propriétaires » des lieux, il entend soulever toute la ville et supprimer tous les interdits. Il proclame l'avènement de la liberté absolue à l'heure du déclin, quand tous les rêves sont abandonnés et qu'il ne reste plus qu'à profiter du dernier instant.

 

Un an plus tard, alors que la ville fut miraculeusement épargnée par le souffle de la tempête, les gangsters ont jugé fort rentables les nouvelles dispositions prises par le « révolutionnaire » Jim Mahoney. La « liberté à tout prix » qu'il proposait est célébrée à date anniversaire, et les gangsters ont avec lui élaboré un programme imposé à tous les habitants : il faudra s'empiffrer jusqu'à la mort, baiser avec ou sans amour dans la nature ou sur les tables débauchées des bistrots, participer à des combats de boxe exempts de règlements, et céder à l'ivresse des jeux et de l'alcool en payant son plaisir et ses consommations.

 

Le chaos emporte toute la ville dans une immense célébration dionysiaque dont le prix à payer ne cesse d'augmenter. On fait la queue aux portes du bordel, on afflue aux manifestations sportives, et on arrose largement les gargantuesques repas. On s'amuse si fort qu'un homme meurt de trop manger et qu'un autre est tué pendant un combat de boxe. Emporté à son tour dans l'enthousiasme de la fête, Jim Mahoney est ruiné après avoir misé tout son argent sur son meilleur ami qui décédé, n'a pu honorer son pari. Le désordre occasionné a refroidi l'atmosphère et le laisser-aller des gangsters. Le calme s'apprête à revenir à Mahagonny.

 

Emprisonné aux portes de la ville pour ne pas avoir pu payer ses consommations, Jim attend ligoté qu'on vienne le chercher pour procéder à son jugement. Lors d'une effroyable parodie de justice où les gangsters jouent volontiers les rôles de juge, d'avocat et de procureur, celui qui n'a plus d'argent porte à lui seul la responsabilité de tous les troubles. Après qu'on lui ait reproché la séduction de Jenny Smith, une jeune prostituée de la Havane, la destruction du bistrot et la subversion de la cité, il est condamné à mort faute de pouvoir réparer ses torts avec de l'argent. Ses propres amis préfèrent le laisser griller sur la chaise électrique que lui prêter la somme demandée pour sa libération, et attirer ainsi les foudres d'une direction de la ville qui a repris en main et l'ordre et la justice.

 

L'exécution de Jim Mahonny est un événement majeur auquel toute la ville a décidé d'assister. Le condamné enjoint tous les spectateurs à ne pas renoncer au plaisir, tandis que certains ont déjà commencé à préparer leur départ vers d'autres villes lointaines, où ils espèrent découvrir une nouvelle spiritualité. Mais les autres villes aussi sont détruites ou ont cédé au chaos, à la débauche ou à un capitalisme extrême qui anéantit tous les espoirs et les rêves de bonheur dans ce monde-ci. Le cadavre de Jim Mahoney devient vite le corps adoré d'un martyr qu'on balade dans toute la cité lors de manifestations organisées contre la faim et la vie chère. L'utopie originelle de Mahagonny se solde en un cruel échec, et il ne reste plus des murs rapidement érigés que des fragments de planches sur lesquelles on peut lire des inscriptions de révolte, des propos réactionnaires, les signes avant-coureurs de l'ultime destruction de la ville par les flammes.

 


Une pièce sur les plaisirs

 

La fable ou la construction d'une cité de théâtre

Créée par des gangsters, Mahagonny est d'abord le mécanisme d'une arnaque: elle promet d'assouvir tous les désirs des hommes lassés des sociétés modernes avec des artifices de bonheur. Puis, elle devient tour à tour le lieu d'une utopie libertaire, un lieu de rêve bourgeois où la débauche peut mener jusqu'à la mort; une ville carrefour où s'échangent, pour de l'argent, les désirs et les plaisirs primaires que l'homme s'approprie dans la nature. Plus la ville se développe, moins elle a à offrir à ses habitants, et plus elle fabrique des substituts que consomment les bûcherons qui sont venus la constituer, jusqu'au jour où l'un d'eux, épuisé par le travail et pris d'un légitime besoin de s'amuser, organise la subversion et réclame le bonheur qu'on lui avait promis.

 

L'idée d'instaurer la liberté absolue se répand rapidement dans la ville, mais à Mahagonny, rien ne peut exister qui ne soit obtenu avec de l'argent. Celui qui, maintenant ruiné par excès de plaisir, avait troublé l'ordre et le calme de la cité, celui-ci est accusé de la chute de la ville-piège et condamné à mort par ceux-là qui criaient jadis ses slogans et buvaient à sa santé. Après avoir contribué à remplir la caisse enregistreuse, l'homme qui n'a plus d'argent n'a plus droit, à Mahagonny, qu'a l'honneur dévolu aux cadavres lorsqu'on livre son corps à la destruction finale d'une société vouée à l'échec par absence de sentiments humains.

 

La pièce interroge le divertissement et sa soumission aux contraintes de la production dans le monde capitaliste. Pour ce faire, elle choisit de représenter cette ville modèle des temps modernes dont on parle aux quatre coins du monde. Epargnée miraculeusement de la destruction par les forces de la nature, elle succombe par l'action d'un homme déterminé à goûter son plaisir, lassé du calme et de l'ordre, qui veut en avoir pour son argent.

 

Montée de toutes pièces par une patibulaire bande de gangsters décidés à vendre leurs artifices au plus offrant, destinée dès l'origine aux citadins des sociétés modernes, la ville ne peut ni étancher la soif de vivre pleinement que réclame le bûcheron des forêts noires, ni satisfaire le besoin de rapports humains et de spiritualité qui apparaît à Mahagonny quand surgit la grande crise qui révèle l'inhumanité de son processus de fondation. Alors, quand tous se lèvent pour réclamer le retour d'un âge d'or qui n'est jamais advenu dans l'histoire de ce monde-ci, la ville-piège est démontée, et là où il y eut l'utopie d'un monde moderne, la nature reprend ses droits et disperse par les vents les cendres de la « cité d'or ».

 

«A Mahagonny, le pire ennemi de l'homme, c'est l'homme. Le but de la pièce est de démontrer que ce peut être le contraire dans une société où le destin de l'individu coïncide avec celui du groupe (Werner Otto)

 

Le plaisir comme thématique

 

Bâtie en société expérimentale, la cité contient tous les rapports des personnages entre eux, et ces rapports la constituent. A Mahagonny, tous adoptent l'expression de la masse, de l'opinion publique. Tous sont réunis dans un même objectif : se distraire. L'objectif du spectateur au théâtre.

La pièce interroge le statut des plaisirs dans la société moderne en développant différentes thématiques. Ce que la ville montre de contradictions et de caractères typiques évoque ce que le théâtre a produit, aux yeux de Brecht, au cours de son évolution. A l'ascension et à la chute de Mahagonny correspondent des images d'innovation et de déclin dans le théâtre moderne, dans le genre souvent complaisant de l'art lyrique, dans la sphère intellectuelle du spectacle. Décalant les schémas classiques de l'opéra, la construction dramatique fait jaillir une didactique du plaisir au théâtre qui traduit le besoin de distractions par un besoin plus profond de sentiments humains dans la vie sociale.

Ainsi, il n'est pas tant question de plaisir que des besoins naturels de l'être humain et de l'attitude plus ou moins douteuse qui consiste à en faire commerce, au mépris de l'homme qu'il s'agit de contenter.

 

Je souhaite que ma terrible fin ne vous retienne pas de vivre comme vous l'entendez, sans soucis. Car je ne regrette pas d'avoir fait ce qui me plaisait. (...)

Ne soyez pas dupes, car il n'est pas de retour. Refusez de croire que la vie n'est rien: hâtez-vous de la boire, vous en voudrez encore quand il faudra la quitter.

Ne vous laissez pas prendre, vous avez peu de temps. Pourrissent les charognes, la vie est la plus forte et ne recommence pas. Sachez vous défendre des chaînes et des tourments. Vous n'avez rien à perdre. Pour les hommes et les bêtes, la mort, c'est le néant.

 

 

Les forces de la nature

 

La nature, prise dans un jeu de contradictions avec le caractère rigide et froid des villes, tient ici une place prépondérante. Elle sert principalement à montrer, par un jeu de contrastes, le caractère factice de Mahagonny, ville bricolée au beau milieu du désert que les vents auraient pu souffler. Menacée par l'ouragan, la ville échappe aux catastrophes de la nature mais s'emporte dans une frénésie destructrice propre à la nature humaine. Ce que la nature ne détruit pas, les rapports sociaux le dénature avant de le réduire à néant. « Il y a des ouragans, des cyclones et des typhons, mais le pire des ouragans ne peut pas surpasser la fureur d'un homme qui veut se distraire. »

 

Au naturalisme conventionnel du théâtre et aux plaisirs bourgeois de l'opéra, Brecht veut répondre par l'expression d'une nature qui se manifeste contre toute convention, contre toute tentation au « sentiment de théâtre » ou au prétendu naturel des plateaux. Par la construction méticuleuse d'une dramaturgie propre à représenter une concentration de rapports humains dans la dérision d'une cité de théâtre, faite de carton et d'artifices dans la hâte d'un enthousiasme spéculatif, il organise la représentation des aléas d'une société déposséde de sa nature humaine par la capitalisation des besoins humains. La nature n'est pas ici seulement le faire-valoir d'un combat anticapitaliste, mais elle possède la valeur d'un élément tragique qui marque le caractère futile d'une entreprise telle que Mahagonny, qui n'est pas à l'abri des ouragans, des cyclones, ou de la fureur de l'homme qui veut se distraire.

 

Stéphane Arnoux, 1999

 


Le dossier du spectacle / la première / L'affiche / La scénographie / Les photos

Recevoir le dossier et/ou la vidéo

ON RECHERCHE 


haut de page